Des pousses urbaines épanouies
Si ce n’était que de Marylise Morin, il y aurait des Pousses urbaines dans plusieurs villes de la province.
«Les projets ne manquent pas», soutient la directrice générale de l’entreprise d’économie sociale montréalaise. Celle-ci emploie des jeunes de moins 30 ans, qui n’ont pas de diplôme d’études secondaires, afin d’offrir des services horticoles.
Depuis sa mise sur pied, il y a deux, les services se sont multipliés et l’équipe d’horticulteurs s’est grandit. Parallèlement à cela, des rêves sont nés. Marylise Morin souhaite un jour acheter une terre. «On pourrait y produire nos végétaux et les jeunes y travailleraient», imagine-t-elle.
Seul le nombre de jeunes embauchés n’a pas changé depuis la création de l’entre-prise. Deux fois par année, les Pousses urbaines choisissent 12 jeunes qui apprendront pendant 20 semaines à manier la pelle et le râteau.
«Les jeunes, ce ne sont pas des numéros, avise la directrice générale. Si j’augmente le nombre de jeunes, ça veut dire que j’ai l’équipe pour les soutenir.»
Un coup de pouce
Éprouvant de la difficulté à trouver leur place sur le marché du travail, les horticulteurs en herbe ont besoin d’un coup de pouce. «Il y en a qui étaient dans la rue, d’autres dans des familles hyperdysfonctionnelles, donne comme exemple Marylise Morin. On respecte où ils sont rendus dans leur vie.»
En plus d’apprendre les rudiments de l’horticulture, les jeunes suivent des ateliers de développement personnel, portant entre autres sur la marché du travail, le stress, la communication et l’art de faire un budget. Toutes les semaines, ils rencontrent une intervenante psychosociale avec qui ils se fixent des objectifs personnels ou professionnels.
«L’horticulture, c’est un médium qu’on utilise pour permettre aux jeunes de développer des habiletés, précise la directrice générale des Pousses urbaines. Ils y en a qui aiment cela et qui retournent aux études ou qui se font embaucher dans un centre de jardin.»
Près de 80 % des participants dénichent un emploi au terme du programme ou décident d’effectuer un retour sur les bancs d’école.
«De l’huile de coude»
Les Pousses urbaines sensi-bilisent aussi les jeunes à l’importance de sauvegarder l’environnement. Une carte d’autobus leur est remise chaque mois pour encourager le transport en commun. Les produits horticoles utilisés sont à faible impact pour l’environnement et les achats locaux sont privilégiés.
«Les gens pensent que ça va coûter plus cher des services horticoles écologiques, ajoute Marylise Morin. Non. Ça peut se faire avec des remèdes de grand-mères à des coûts très abordables. On ne loue pas de pépine, on travaille à l’huile de coude.»