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La population craint de ne plus pouvoir habiter à Montréal en 2050

Photo: Archives Métro

Mandaté par la Ville de Montréal, l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) a réalisé «la plus imposante consultation publique de son histoire» auprès des Montréalais. Ceux-ci étaient appelés à se prononcer sur les possibles futurs pour la métropole en 2050. La plus grande préoccupation des personnes sondées est de ne plus pouvoir habiter Montréal dans une vingtaine d’années, peut-on lire dans le rapport de l’OCPM publié jeudi matin.

Dans le cadre d’une consultation intitulée «Réflexion 2050», qui s’est étendue sur les 13 derniers mois, les citoyens, mais aussi les organismes et les experts ont pu donner leur opinion au sujet du «Projet de ville». Ce document de vision territoriale propose des réflexions quant à l’avenir de Montréal et son objectif est de guider le futur Plan d’urbanisme et de mobilité 2050. Il avait d’abord été présenté par la Ville de Montréal en avril 2022.

Si la majorité des participants à la consultation considère que le Projet de ville «s’amorce sur une base solide», certains y voient un document «relativement désincarné, se référant peu à des territoires ou à des secteurs précis». En effet, de nombreuses personnes ont centré leurs propos sur les «disparités et discriminations territoriales» durant la période de consultation.

Abordabilité du logement

Bien que le Projet de ville intègre l’essentiel des sujets abordés par les participants, certains enjeux ne recevraient pas une attention proportionnelle à leur importance, note l’OCPM dans son rapport. C’est le cas de l’abordabilité du logement, qui constitue la principale préoccupation des citoyens, organismes et experts rencontrés dans le cadre de cette consultation.

«Tous s’accordent à densifier la ville pour freiner l’étalement urbain et permettre à chacun de choisir son milieu de vie. Cela dit, les acteurs économiques militent avant tout pour plus de prévisibilité et de flexibilité en matière de réglementation et de procédures afin d’accroître l’offre résidentielle, tandis que citoyens et organismes proposent un éventail de solutions réglementaires, financières et fiscales, pour faciliter le maintien, la création et l’accès aux logements sociaux et abordables. Tous s’accordent sur une planification étroite de l’habitation et du transport structurant», indique-t-on dans le rapport.

Une grande préoccupation demeure: la population doit pouvoir habiter Montréal. Le PUM [Plan d’urbanisme et de mobilité] doit être conçu d’abord et avant tout pour que la mixité socioéconomique et la diversité de la ville soient au cœur de son développement futur.

L’Office de consultation publique de Montréal (OCPM)

D’autres préoccupations en lien avec l’habitation sont l’accessibilité universelle et la prévisibilité dans le développement immobilier. Parmi les solutions proposées, un consensus demeure quant à la densification et la simplification des processus.

Si une part des citoyens ne souhaitent pas voir diminuer l’espace dévolu à l’automobile, bon nombre de participants adhèrent à une utilisation plus polyvalente de la chaussée, au profit des déplacements actifs, du verdissement et des espaces publics, mais aussi de l’intégration de logements.

Six principes directeurs pour le PUM

Dans son processus de consultation, l’OCPM a répertorié 4320 contributions citoyennes (mémoires, réponses aux questionnaires), 1938 participants aux activités en salle ainsi que 7079 participants aux activités en ligne.

S’inspirant des opinions exprimées, les commissaires ont formulé 22 recommandations et identifié des grands principes et des actions prioritaires «qui devront guider le futur PUM, dans le souci d’atteindre les objectifs de carboneutralité et d’équité sociale», note l’OCPM.

Il est recommandé d’intégrer au PUM six principes directeurs: la transition socioécologique; la valorisation de la nature et la protection de l’environnement; la planification intégrée de l’urbanisme et de la mobilité; le respect et le développement de l’identité des territoires; la participation et la représentativité citoyennes; et la prospérité économique résiliente.

Considérant que le Plan d’urbanisme actuel est en vigueur depuis 2004, et le Plan de transport, depuis 2008, les citoyens souhaiteraient une réflexion globale plutôt qu’une simple mise à jour des documents. Ils demandent à la Ville d’«exprimer plus clairement le positionnement et les intentions municipales quant à la continuité ou à la rupture du PUM vis-à-vis des outils d’urbanisme», indique aussi le rapport.

Maintenant que le rapport de l’OCPM est déposé, la réalisation du futur Plan d’urbanisme et de mobilité 2050 (PUM) peut commencer.

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