Les animaux abandonnés et errants en forte hausse à Montréal
Alors que les confinements et la pandémie ont fait exploser les adoptions, le revers de la médaille se fait sentir en 2023 pour la SPCA de Montréal, qui reçoit désormais un grand nombre d’animaux abandonnés.
«Il y a actuellement une centaine de chats et une trentaine de chiots prêts pour l’adoption», explique Laurence Massé, la directrice générale adjointe de la SPCA. Son équipe a observé une hausse de 21% des abandons au premier trimestre de 2023 et a répertorié 500 animaux errants trouvés, contre 300 sur la même période en 2022.
Le nombre d’animaux errants a donc quasiment doublé. Or, une partie de ceux-ci sont des abandons «déguisés», en particulier dans le cas des chiens. Pourtant, la SPCA répète qu’elle ne juge pas les abandons d’animaux, soulignant que diverses raisons peuvent les expliquer. Les contacter avant un potentiel abandon peut permettre de trouver une solution, car l’organisme dispose d’une banque alimentaire, peut aider à la recherche d’un logement qui accepte les animaux ou encore aider à redresser un animal au comportement problématique.
Les abandons devraient être très nombreux cette semaine, avec les déménagements du 1er juillet. La crise du logement n’arrange rien, alors que trouver un appartement qui accepte les animaux peut être un casse-tête. La SPCA a d’ailleurs lancé une pétition il y a quelques semaines pour demander au gouvernement de mettre fin à la possibilité d’interdire les animaux sur les baux de location.
Pour la population générale, d’autres solutions existent pour aider la SPCA. Adopter un animal est d’ailleurs l’une d’entre elles. La SPCA recommande toutefois de bien réfléchir avant d’opter pour l’adoption, car un chat vivra une quinzaine d’années et un chien, une dizaine d’années. Devenir famille d’accueil peut permettre d’héberger un chat, sans prendre un engagement à long terme.
L’organisme invite également la population à l’aider par l’entremise de dons. «Même les plus petits montants, même 5 $, ça nous aide», expose Mme Massé, «car il faut savoir qu’accueillir un animal nous coûte en moyenne 1000 $». La DG adjointe rappelle que la SPCA vit majoritairement de dons, et non de fonds gouvernementaux.
Devenir famille d’accueil
Une autre façon d’aider la SPCA est de se porter volontaire pour devenir la famille d’accueil d’un chat, d’un chien ou même d’un lapin. Le programme des familles d’accueil permet d’héberger un animal, sans en devenir le propriétaire, et de s’occuper de celui-ci pendant son séjour. Cela permet de réduire le stress induit par le refuge sur l’animal, avance Laurence Massé.
Il y a d’ailleurs 450 animaux en famille d’accueil actuellement à la SPCA. Les familles d’accueil ne paient pas les soins vétérinaires. «Moi, je n’avais jamais eu de chien avant, et devenir une famille d’accueil m’a familiarisée avec l’espèce et m’a préparée pour une adoption», raconte Mme Massé. Elle pense ainsi qu’être une famille d’accueil est un bon moyen pour apprendre à connaître une espèce animale.
L’expérience d’être une famille d’accueil peut être plus ou moins longue selon le type d’animal et ses besoins. Par exemple, dans le cas des chats, dont c’est actuellement la saison des naissances, il existe un programme pour les chatons nouveau-nés. Il s’agit de chatons orphelins errants, qui sont des cas trop complexes pour le refuge. Ils ont moins d’un mois et doivent être nourris aux trois heures. Les familles d’accueil sont formées et il s’agit d’une réelle joie que de voir ce chaton grandir, s’enthousiasme Laurence Massé.