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Quand les statues sont rafraîchies

George-Étien­ne Cartier vient tout juste de subir une cure de rajeunissement majeure. Un peu de poussière est présentement enlevée des épaules de Dollard des Ormeaux, Fé­lix Leclerc et Norman Béthune. D’ici la fin de l’année, ce sera au tour de Sir Wil­frid Laurier.

Ces personnages historiques sont ressuscités à Montréal grâce à des statues construites à leur effigie. Il y a plus de 3 000 monuments publics datant de plus de 200 ans dans la métropole, qui relatent un moment de l’histoire. Chaque année, quelques-uns sont restaurés pour regagner un peu de lustre et, surtout, pour combattre les effets des changements de saisons.

«Avec le temps, les matériaux se désagrègent», explique la responsable de la restauration des monuments au Bureau d’art public de Montréal, Srejanka Popova.

Les monuments sont inspectés tous les ans par des cols bleus formés par le Centre de conservation du Québec. C’est à ce moment que le niveau de détoriation des Å“uvres est constaté. Les travaux de restauration sont effectués généralement pendant l’été mais, dans certains cas, les monuments sont démontés et ils sont remis à neuf en atelier.

«L’été, il y a plus de touris­­tes alors on veut les garder le plus longtemps possible à la vue des gens», mentionne l’adjointe au maire de Montréal en matière de culture, Catherine Sévigny.

Pourquoi restaurer?

Diverses raisons motivent le Bureau d’art public de Montréal à rafraîchir une Å“uvre. Le monument de Geor­ge-Étienne Cartier, qui se trouve sur le flanc est du mont Royal, a fait l’objet d’une vaste restauration de 3 M$ pour des raisons de sécurité. Les travaux, qui ont duré trois ans, se sont terminés récemment.

«La terrasse qui entourait le monument était dangereuse, indique Mme Popova. Si on ne faisait rien d’ici 2010, la terrasse aurait probablement été fermée au public.»

Offerte par la République populaire de Chine en 1976, la statue du médecin Nor­man Bethune est quant à elle rafraîchie, pendant que l’îlot où elle trône sur le boulevard de Maison­neuve est réaménagé.

«Parfois, on fait aussi des réparations et des restaurations d’urgence quand il y a des accidents, des vols oudu vandalisme», fait savoir Mme Popova.

Respecter l’artiste

Si une Å“uvre doit être rafraîchie ou partiellement reconstruite, le Bureau d’art public s’assure que l’intention de l’artiste est respectée. «Pour le monument à Dollard des Ormeaux [au parc La Fontaine], il y a une épée manquante, rapporte Srejanka Popova. On va la recréer, mais on va utiliser des photos d’origine pour que ce soit la même forme et on essayera d’utiliser les mêmes matériaux. On ne peut pas recréer l’Å“uvre d’une autre façon.»

Si l’artiste qui a conçu l’Å“uvre est encore vivant, le Bureau d’art public le contactera afin que la restauration respecte son idée d’origine.

Des petits trésors

À l’occasion, en démontant un monument âgé, les restaurateurs découvrent des trésors. Dans celui de Geor­ge-Étienne Cartier, des anciens outils d’ouvriers ont été trouvés, de même que des journaux de l’époque. Quand il a été réassemblé, les restaurateurs ont bien pris soin d’y déposer un journal d’aujourd’hui.

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