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Un «think tank» accuse Montréal d’entraver des logements

Photo: Josie Desmarais/Archives Métro

La construction de près de 25 000 logements a été entravée depuis l’entrée en poste de Projet Montréal en 2017, accuse l’Institut économique de Montréal (IEDM), un think tank de droite économique, dans une étude.

L’auteur de l’étude, Gabriel Giguère, affirme qu’en «empêchant la construction de dizaines de milliers d’unités, l’administration Plante contribue à rendre Montréal de moins en moins abordable».

Le fait que des dizaines de milliers d’unités ont vu leur construction être «bloquée ou retardée» limiterait ainsi «de façon importante l’offre de logements» à Montréal, juge l’IEDM dans une publication commentant l’étude. L’étude rapporte d’ailleurs que les unités dont la construction a été entravée représentent la moitié des mises en chantier.

  • Précisément, ce sont les projets suivants qui ont été retardés, bloqués ou réduits en nombre, selon l’étude de l’IEDM.
  • Logements étudiants – 3470, avenue du Parc
  • Hickson Dupuis – Verdun
  • Square Children – Ville-Marie
  • Hippodrome – Blue Bonnets
  • Bridge Bonaventure
  • Cap-Nature – Pierrefonds-Ouest
  • 1001, avenue des Canadiens-de-Montréal
  • Quartier Pointe-Nord – Île-des-Sœurs

Pour illustrer ce qu’il entend par «entrave», l’IEDM cite le cas de la sixième tour du projet immobilier Square Children. Selon l’IEDM, la Ville aurait réduit la hauteur permise de 61 mètres à 12 mètres à la suite d’un «désaccord avec le promoteur». L’IEDM considère que, dans cette situation, la Ville aurait ainsi «bloqué le projet en le rendant non viable par voie réglementaire».

L’approche restrictive en construction de logements, pendant la période de pénurie de logements, diminuerait «l’abordabilité des logements pour les plus démunis», affirme le groupe de réflexion. L’IEDM ne précise toutefois pas s’il estime que la tendance restrictive qu’il perçoit est délibérée ou non.

Des logements de luxe pour faire de la place aux moins bien nantis

Pour justifier l’affirmation selon laquelle la réduction de la construction de logements dits «haut de gamme» nuit à l’abordabilité, l’IEDM invoque le principe de la «chaîne de déplacement».

«Même si les nouveaux logements construits sont haut de gamme, cela finit en effet par profiter à la classe moyenne et aux moins bien nantis de la société par un effet de déplacement qu’on ignore trop souvent dans le débat sur le logement», note l’auteur de l’étude de l’IEDM, Gabriel Giguère. L’effet aurait d’ailleurs été quantifié par une étude du Journal of Urban Economics en 2019. «Selon celle-ci, la construction de 100 logements haut de gamme est associée à une augmentation à concurrence de 45 unités dans les quartiers dont le revenu moyen est inférieur au revenu médian», note M. Giguère.

Ni l’étude du Journal of Urban Economics ni celle de l’IEDM ne font toutefois allusion au phénomène de l’embourgeoisement dans leur évaluation des impacts liés aux entraves à la construction de logements haut de gamme.

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