Il n’est pas anormal de voir des phoques à Montréal
Bien que les phoques s’aventurent rarement au-delà de Québec, dans le Saint-Laurent, il n’est pas anormal d’en apercevoir sur les berges de la rivière des Prairies.
«Les phoques, contrairement aux baleines et cétacés, s’adaptent beaucoup mieux en eau douce», souligne Patrick Weldon, du Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins (RQUMM). M. Weldon et son équipe, qui compte plus de 200 bénévoles, ont d’ailleurs reçu il y a quelques jours un signalement pour un phoque qui s’était aventuré sur les berges du nord de l’île de Montréal.
Si la région de Montréal peut sembler plus hostile aux mammifères marins étant donné le haut volume de transport maritime, M. Weldon n’y voit pas de danger. «Un phoque, c’est plus petit et agile qu’une baleine, donc ça va facilement éviter les embarcations. Un rorqual à bosse, par contre, ça crée un risque pour le transport maritime», dit-il.
Quoi faire si on voit un phoque?
Si vous apercevez un phoque dans une zone densément peuplée d’humains, il ne faut pas croire que l’animal ne court aucun risque, comme il s’agit pour lui d’un «environnement qui n’est pas habituel», dit M. Weldon. «Ce qui est dangereux pour phoque, c’est le contact avec les humains. Ça peut provoquer du stress et faire qu’il veuille s’enfuir. Tout ça combiné crée un grand dérangement. On dit aux gens de garder leurs distances, et on garde les chiens en laisse.»
La marche à suivre pour s’assurer du bien-être de l’animal est de contacter le RQUMM au 1 877 722-5346. N’ayez crainte, les bénévoles du réseau n’ont pas pour mission de relocaliser l’animal. Ils préfèrent «laisser la nature aller». Plutôt, le réseau déploiera des affiches et du matériel de sensibilisation dans la région où l’animal a été aperçu afin d’éviter toute friction entre celui-ci et le monde humain.
Le réseau aime aussi recevoir des photos des animaux aperçus, lesquelles sont scrutées par des vétérinaires «afin d’évaluer l’état de santé de l’animal». Une relocalisation de l’animal est effectuée uniquement dans les cas où la bête semble blessée, ou dans un état de santé dangereux.
Alors qu’on semble, depuis quelques années, voir plus fréquemment des phoques et même des rorquals s’aventurer près de Montréal, «il est encore trop tôt pour parler d’une tendance», fait valoir Patrick Weldon. Il est possible qu’un rapport sur la situation soit réalisé. «On existe depuis 20 ans et on récolte des données depuis quelques années. Maintenant, on a plus de capacités et on peut recueillir plus d’informations auprès des carcasses, des observations, etc.».
«Avec les changements climatiques, les choses changent et vont changer. Ce sera intéressant de voir si ça crée une tendance», ajoute M. Weldon.