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Augmentation des perce-oreilles à Montréal: quoi faire pour les éviter?

Un perce-oreille. Photo: iStock, Jonathan Steinbeck

Les perce-oreilles font sentir leur présence à Montréal cet été. Une prolifération probablement due au climat très humide que l’on connaît depuis le début du printemps et qui leur est favorable, estime l’entomologiste à l’Insectarium de Montréal André-Philippe Drapeau-Picard. Et non, ils ne peuvent réellement percer les oreilles, rassure-t-il.

Les perce-oreilles, espèces nocturnes, cherchent des endroits sombres et humides où se réfugier pendant la journée, explique André-Philippe Drapeau-Picard. De plus, l’hiver ayant été particulièrement clément, il est probable que moins d’insectes aient péri pendant la saison froide qu’à l’habitude. On n’est toutefois pas en mesure d’évaluer l’ampleur du phénomène, les populations de perce-oreilles n’étant pas recensées année après année.

Éliminer les perce-oreilles, c’est impensable. Donc mieux vaut les contrôler.

André-Philippe Drapeau-Picard, entomologiste à l’Insectarium de Montréal

Pour limiter la présence de perce-oreilles dans sa cour, il faut en réduire l’humidité. S’assurer que son terrain est bien drainé et que l’eau des gouttières ne s’accumule pas constituent donc de bonnes pratiques, illustre-t-il. Il est également souhaitable de réduire le paillis – «que les perce-oreilles adore» – et d’éviter de laisser traîner du bois mort ou des jouets d’enfants, lesquels peuvent faire office de refuge.

Lorsqu’un perce-oreille se retrouve à l’intérieur, «c’est toujours accidentel», précise l’expert. Des portes et fenêtres bien calfeutrées peuvent leur bloquer l’accès. Il est également préférable de vérifier qu’aucun perce-oreille ne se retrouve dans les jouets d’enfants avant de les rentrer à l’intérieur.

Lorsqu’ils se retrouvent en trop grand nombre, il est possible de les piéger en laissant des rouleaux de papier journal ou de carton mouillés sur le sol. Les perce-oreilles vont aller s’y réfugier, et il est alors possible de les déplacer ailleurs.

De plus, pour protéger les plantes du potager, André-Philippe Drapeau-Picard recommande de commencer celui-ci plus tôt dans la saison, afin que les pousses soient plus matures et moins vulnérables à l’arrivée des perce-oreilles.

Un insecte bénéfique et inoffensif

Larves de petits insectes, plantes, détritus végétaux: l’alimentation du perce-oreille est très variée. «Les adultes, c’est des omnivores, donc ils mangent un peu de tout», l’entomologiste.

L’insecte contribue donc à réduire les populations d’insectes ravageurs comme les limaces et les pucerons, pour notre grand bonheur et celui de nos potagers. Lorsque la nourriture se fait plus rare, ils peuvent se tourner vers les nouvelles pousses ou les jeunes feuilles du jardin, plus tendres, ajoute-t-il.

Les perce-oreilles ont souvent mauvaise presse et sont généralement loin d’être les bienvenus dans les jardins et dans les maisons. «Leur réputation n’est pas méritée», estime André-Philippe Drapeau-Picard. «Ils ne sont pas dangereux pour nous, à moins que vous soyez une limace ou un puceron», blague-t-il.

Ça réveille quelque chose qui est inscrit dans nos gènes, qui inspire le dégoût. Mais au-delà de ça, il ne faut pas oublier que ce sont des espèces bénéfiques.

André-Philippe Drapeau-Picard, entomologiste

Les pinces à l’arrière du perce-oreille peuvent susciter une certaine crainte, reconnaît l’entomologiste. «Ça leur donne un air menaçant, mais ce n’est pas assez fort pour percer la peau humaine, assure-t-il. Cet organe est en fait surtout utilisé pour la reproduction.» L’expert attribue également l’hostilité envers les perce-oreilles au fait qu’on les voit souvent en grand nombre.

Par ailleurs, le perce-oreille est un des rares insectes qui prend soin de ses œufs et de sa progéniture, notamment en les léchant pour les nettoyer, précise-t-il.

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