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Rencontre des pays Amis d'Haïti à Montréal: La reconstruction d'Haïti sera longue

«Il est clair qu’on ne peut pas reconstruire là où les maisons ont été détruites d’une façon mécanique», a dit hier le premier ministre haïtien, Jean-Max Bellerive, devant des pays membres du Grou­pe des amis d’Haïti, réunis à Montréal.

Le séisme survenu le 12 janvier dernier ayant provoqué de nombreux déplacements de population, tout le territoire haïtien doit être réévalué. M. Bellerive a es­timé que dans environ quatre ou cinq ans, les Haïtiens retrouveront leur pays d’a­vant le tremblement de terre. Plus pessimiste, le premier ministre canadien Stephen Harper n’a pas hésité de parler à «10 années de dur labeur».

Les efforts d’Haïti
Dans tous les efforts de reconstruction, Haïti compte faire sa part, a insisté Jean-Max Bellerive. La structure gouvernementale doit être modifiée, selon lui, afin qu’elle puisse mieux coordonner ses efforts avec ceux des pays qui viennent en aide à Haïti. «En 30 secondes, Haïti a perdu 60 % de son PIB», a ajouté le premier ministre haïtien. Les ressources étaient surtout concentrées autour de Port-au-Prince, d’où la nécessité de les décentraliser, selon M. Bellerive.

Ce dernier a aussi lancé un appel à la diaspora haïtienne. Bien qu’il n’ait rien à lui proposer pour le moment, il a mentionné qu’il était nécessaire qu’elle s’implique dans la reconstruction d’Haïti.

Des besoins urgents

«C’est difficile pour moi de parler de reconstruction quand des besoins urgents ne sont pas pris en compte», a laissé tomber Jean-Max Bel­le­­rive. Le président René Préval l’a d’ailleurs appelé hier, pendant qu’il était à Montréal, pour qu’il trouve 200 000 tentes auprès des partenaires d’Haïti.«Il faut les trouver d’urgence, a indiqué M. Belle­rive. Les pluies arrivent, et les gens sont dans les rues.» Près de 400 000 familles sont présentement sans abri en Haïti.

Le premier ministre a aussi fait état de l’urgence d’implanter des hôpitaux de proximité dans les zones affectées afin de décongestionner les grands centres de santé. Des patients refusent de les quitter puisqu’ils n’ont nulle part où aller.

Objectif atteint
Le seul objectif annoncé de la conférence de Montréal, qui était de fixer une date et un lieu pour une conférence de donateurs qui visera également à fixer un plan plus concret, a été atteint. La communauté internationale se retrouvera de nouveau pour discuter d’Haïti en mars, à New York. Les cibles de cette prochaine rencontre n’ont pas encore été fixées. D’ici là, des rencontres techniques seront organisées, l’une d’entre elles dans le pays voisin d’Haïti, la République dominicaine.

Quelques réactions

Hillary Clinton, secrétaire d’État américaine :
«Parfois, les gens font des conférences pour annoncer des contributions et s’engagent à verser de l’argent, et ils n’ont aucune idée de ce qu’ils en feront. Nous pensons que c’est une bonne idée de procéder à l’évaluation des besoins d’abord et de faire la planification par la suite, puis de prendre des engagements», a-t-elle affirmé d’un ton ironique.

Le premier ministre canadien, Stephen Harper :
«Outre les problèmes de coordination de l’aide humanitaire sur le terrain, la communauté internationale de­vra s’assurer que toutes les ressources mises de l’avant pour aider Haïti à se relever soient utilisées aussi efficacement que possible.»

Michel Verret, directeur général par intérim d’Oxfam-Québec :
«C’est une première étape satisfaisante, et nombre d’éléments essentiels pour la suite des choses ont été abordés. Nous devons absolument veiller à ce que les engagements pris ici soient bel et bien accomplis et ne soient pas seulement une déclaration de principe.» Oxfam a exhorté les ministres réunis à Montréal à annuler la dette de 890 M$US d’Haïti et demandé qu’un prêt de 100 M$ du FMI soit remboursé par les pays donateurs, une question sur laquelle aucun progrès n’a été enregistré.  

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