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Jean Gauthier confirme avoir collecté «des fonds illégaux»

Photo: www.ceic.gouv.qc.ca

L’ex-notaire Jean Gauthier a admis avoir collecté de l’argent, des «fonds illégaux» auprès des firmes d’ingénieurs, lundi, devant la commission Charbonneau. Et le stratagème émanait de l’ex-maire Gilles Vaillancourt.

«J’ai servi de courroie de transmission entre les firmes d’ingénierie et leur argent liquide, leurs fonds illégaux, et le parti [du PRO des Lavallois]», a-t-il lancé.

Il aurait commencé son rôle au milieu des années 1990, quoiqu’il pense que c’était plutôt au début des années 2000, et l’aurait terminé en 2006, un peu avant sa retraite. Un rôle qu’il a voulu minimiser indiquant qu’il ne connaissait rien au fonctionnement interne du parti, la «cuisine».

Selon le témoin, Gilles Vaillancourt aurait dit aux ingénieurs et aux entrepreneurs de venir lui porter l’argent. C’est Lucien Dupuis de CIMA +, le premier à lui avoir remis une enveloppe, qui le lui aurait confirmé. Cet argent était enfin remis à l’agent officiel Jean Bertrand.

«[L’ex-maire a mis en place ce stratagème] probablement parce que c’est plus facile de s’en laver les mains», a-t-il dit, ajoutant que «jamais» Gilles Vaillancourt ne lui avait demandé de collecter.

Sa seule récompense: la reconnaissance. Rien d’autre, a-t-il juré.

«Ça me permettait d’être proche du politique, a-t-il expliqué. Je n’aurais pas dû et quand je m’en suis rendu compte, j’ai arrêté.»

Perquisition
La perquisition de l’UPAC à l’hôtel de ville, le 4 octobre 2012, a créé un «remous» généralisé à Laval, a raconté le témoin.

«J’ai toujours pensé que la perquisition à l’hôtel de ville, c’était pour les contrats d’entrepreneurs, s’est-il expliqué. Je n’ai jamais eu d’argent des ingénieurs, pendant la commission.»

Dans quatre conversations téléphoniques entre le témoin et l’agent officiel du parti Jean Bertrand, Jean Gauthier a affirmé qu’il ignorait pourquoi l’UPAC avait perquisitionné dans leurs bureaux et se disait surpris par l’ampleur de la rafle.

Il s’est alors demandé si cela était en lien avec «une gaffe du maire Vaillancourt», «le témoignage de [Lino] Zambito», des «contrats informatiques» ou une «perquisition chez Tony Accurso».

Interrogé par le procureur Denis Gallant, l’homme, qui aura 75 ans le 24 juin, a été arrêté le 9 mai dans le cadre de l’opération «Honorer» de l’UPAC. Il est accusé notamment de fraude, de corruption et de blanchiment d’argent pour son rôle de «facilitateur» dans le système lavallois.

Il aurait été le responsable du financement du parti PRO des Lavallois de l’ex-maire Gilles Vaillancourt.

Plus de détails suivront.

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