Shell ne voudrait pas vendre

Le président du syndicat des employés de la raffinerie Shell de Montréal-Est, Jean-Claude Rocheleau, a fait le point hier sur les derniers développements concernant l’éventuelle vente de la raffinerie. Il en a profité pour lancer un appel aux premiers ministres Harper et Charest.

Sentez-vous que Shell fait de réels efforts pour vendre la raffinerie?
Je pense que Shell ne veut pas vendre sa raffinerie. Le directeur général et le directeur des ressources humaines martèlent que c’est fini, que les employés ne devraient pas fonder d’espoir sur le processus de vente et d’oublier ça. L’avocate de Shell nous a aussi envoyé une lettre pour demander au comité de survie [de Michael] Fortier de ces-ser ses opérations. Je pense qu’ils sont en train de fermer les livres.

La décision de transformer la raffinerie en terminal serait donc déjà prise?
Shell s’était engagé à négocier si une compa-gnie sérieuse déposait une offre sérieuse. Là, il y a une offre sérieuse qui est sur la table, et Shell semble vouloir préparer le terrain pour dire non. La compagnie affirme même aux travailleurs que personne ne va vouloir acheter un terminal, que personne ne peut se permettre un terminal. Quand tu parles de cette façon, ça semble évident que tu n’as pas l’intention de vendre.

Le comité de survie a-t-il encore des contacts avec Shell?
Nous n’avons plus de contacts depuis que l’offre bonifiée a été déposée, en début de semaine.

Quelles seront les prochaines actions du syndicat?
Nous avons lancé un appel à Jean Charest et à Stephen Harper pour qu’ils interpellent les gens de Shell à Londres pour les forcer à négo-cier. Nous sommes rendus là. D’autant plus que nous craignons de plus en plus que Shell ne profite de la Saint-Jean-Baptiste pour annoncer en douce que c’est terminé et que la raffinerie sera transformée en terminal.

Quelle est l’atmosphère à la raffinerie?
Les employés sont moralement épuisés. Les gens de Shell vont les voir chaque semaine à la raffinerie et leur répètent que c’est fini. Ils sont fatigués.