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Le fardeau des locataires continue d’augmenter

Photo: Canadian Press

Si les locataires montréalais profitent d’une plus grande disponibilité d’appartements en cette période de déménagement, ils subissent malgré tout les contrecoups d’une hausse constante du prix des loyers.

Comme chaque année, les Montréalais étaient nombreux à changer de logis en ce 1er juillet. Ils sont aussi nombreux à devoir consacrer plus de 30% de leurs revenus au logement, affirme François Saillant, coordonnateur du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU).

Selon M. Saillant, il y a une augmentation de 18% du nombre de ménage en situation de non-paiement de loyer depuis 2001. À la Régie du logement, poursuit-il, la cause d’éviction la plus fréquente est liée aux causes de non-paiement de loyer, qui se sont élevées à 47 000 l’an dernier.

Malgré cet enjeu, M. Saillant ne prévoit pas de crise du logement à Montréal cette année, puisque l’offre et la demande en logement locatif a atteint un équilibre, pour la première fois en 15 ans.

Le taux d’inoccupation se situe actuellement à 3% à Montréal. En-dessous de ce niveau, on considère qu’il y a pénurie de logement, note Eve-Lyne Couturier, chercheuse à l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS).

Si la crise du logement se résorbe à Montréal, c’est parce que de nombreux locataires –surtout les jeunes ménages- se sont tournés vers le marché du condo ou vers les maisons unifamiliales dans les couronnes nord et sud, estime Mme Couturier. «La construction de logement locatif et sociaux stagne depuis des années et poussent certains individus à emprunter l’argent nécessaire à l’achat d’une unité de condo», explique-t-elle.

Cette réalité expliquerait, entre autres, que le retour à l’équilibre du marché locatif ne se traduit pas par un ralentissement de la tendance à la hausse des loyers depuis dix ans.

M. Saillant s’inquiète de la situation puisqu’il estime que présentement, le gouvernement n’en fait pas assez à ce chapitre. Il croit qu’il faut préparer le terrain pour rendre plus abordables les loyers et afin de prévoir un retour à un taux d’inoccupation plus bas, en mettant en place une «politique québécoise intégrée en matière d’habitation».

À l’échelle du Québec, M. Saillant croit que les divers paliers gouvernementaux doivent assurer la création de plus de logements locatifs, en effectuant par exemple la conversion de logements privés en logements sociaux. Celui-ci se dit aussi préoccupé par le vieillissement des logements.


Immobilier: les conséquences d’un développement effréné

L’important développement immobilier des dernières années a de nombreux impacts sur la qualité de vie des Montréalais, estime la chercheuse de l’IRIS Eve-Lyne Couturier.

  • Embourgeoisement. Transformation du tissu socio-économique de certains quartiers.
  • Étalement urbain. Plusieurs problèmes environnementaux liés à ce développement tel l’augmentation du parc automobile et l’empiétement sur les zones agricoles.
  • Surproduction de condo. À Montréal, 45% des unités en construction ne sont pas vendues, ce qui met à risque la stabilité du secteur immobilier.

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