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L'autoroute Ville-Marie pourrait être recouverte rapidement

Le maire Gérald Tremblay a affirmé, mercredi, être favorable au recouvrement de l’autoroute Ville-Marie entre le Palais des congrès et la maison de Radio-Canada. Mais aussi séduisante soit-elle, cette opération peut-elle réellement être envisagée?

Normand Tétreault, ingénieur et fondateur de l’entreprise Soconex, et Adel Hanna, professeur de génie civil à l’Université Concordia, estiment que le recouvrement de l’autoroute 720 pourrait se faire relativement facilement… si le tunnel est en bon état.

«Recouvrir une autoroute n’est pas un problème, affirme M. Hanna. Ça s’est fait avant. Ce qui est plus imprévisible, c’est l’arrimage du vieux béton qui compose les murs du tunnel avec le nouveau béton qui sera posé par dessus l’autoroute. C’est difficile de savoir à quel point ces travaux seraient complexes.»

Adel Hanna soutient que le recouvrement de l’autoroute pourrait se faire en quelques mois seulement si l’état du tunnel le permet.

«Le recouvrement de l’autoroute pourrait comporter certains défis techniques assez importants, particulièrement si on décide de construire des édifices de plus de cinq étages par dessus l’autoroute, ajoute M. Tétreault. Mais c’est possible de le faire. On n’a qu’à regarder le Palais des congrès.»

L’autoroute Ville-Marie a été recouverte dans le quartier international il y a près d’une décennie grâce à l’agrandissement du Palais des congrès et de la construction de l’édifice de la Caisse de dépôt et de placement du Québec, tous deux au-dessus de la voie rapide. L’aménagement de la place Jean-Paul Riopelle et la refonte du Square Victoria ont complété la transformation du secteur.

Puisque le recouvrement de l’autoroute sous les deux nouvelles constructions a été intégré aux coûts des projets, la Ville n’a pas eu à financer l’entièreté de l’opération. Une telle entente serait à nouveau nécessaire dans le cas du tronçon situé entre la rue Saint-Urbain et l’avenue Papineau afin d’éviter que les deniers publics ne soient investis «de façon stérile», estime le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron.

«Les terrains obtenus grâce au recouvrement de l’autoroute doivent avoir une fonction, rappelle-t-il. Sinon, on se trouve à couvrir l’autoroute pour couvrir l’autoroute. On peut le faire, mais pourquoi? Pour faire un parc entre deux stationnements?»

Puisque la réglementation municipale ne permet pas de construction de plus de quatre ou cinq étages en face de l’hôtel de ville et de l’édifice Lucien-Saulnier, Richard Bergeron doute que des projets de moindre envergure soient en mesure d’assumer les coûts supplémentaires que suppose un projet au-dessus d’une voie rapide.

M. Bergeron croit qu’il serait préférable de développer d’abord les terrains vagues en bordure de l’autoroute, avant de s’attaquer à son recouvrement.

«Quand tous les terrains de part et d’autre de l’autoroute auront été construits, peut-être pourrait-on consentir à couvrir l’autoroute pour en faire un parc, indique le chef de la deuxième opposition. Mais on pourrait aussi laisser tomber puisqu’à ce moment, on ne verrait plus l’autoroute.»

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