Soutenez

L'art au centre de l'école

Connaissez-vous beaucoup d’écoles primaires qui affichent une peinture de Van Gogh dans le bureau de la directrice et une toile de Renoir dans les toilettes? C’est le cas de l’école Lanaudière sur le Plateau-Mont-Royal, une école «traditionnelle» de 260 élèves où l’on se targue toutefois de faire les choses différemment…

Décourageons tout de suite de potentiels cambrioleurs, les toiles de grands maîtres sont des reproductions réalisées par les enfants. Car ici on fait la promotion des quatre arts : art plastique, art dramatique, danse, musique.

«Chez nous, l’art est de plus en plus intégré aux matières classiques, surtout les langues. Cela crée une cohésion dans l’école qui pousse de nombreux parents à y inscrire leurs enfants, explique Catherine Houle, conseillère pédagogique. Cela permet aussi de motiver et d’intéresser certains enfants qui auraient sinon des difficultés d’apprentissage et de les valoriser autrement.»

L’un des endroits pour voir la théorie mise en pratique est la classe de 6e de Louis Laroche. Dans la pièce, parmi la foule d’éléments décoratifs : une mezzanine servant de coin bibliothèque et des horloges en bois. Tout a été fabriqué par le professeur et ses élèves, car l’ébénisterie est l’occasion d’apprendre, par exemple, à déterminer le centre d’un rectangle ou de calculer des angles.

«L’idée, c’est de mettre cahiers d’exercices de côté pour rendre les choses concrètes. Si je faisais toujours la même chose en classe, je finirais par m’ennuyer et ça se verrait», indique M. Laroche, qui a reçu récemment le prix du premier ministre du Canada pour l’excellence dans l’enseignement.

À Lanaudière, tout est fait pour promouvoir l’art. Pour le cours d’éthique et religion, par exemple, c’est la chanson Plus rien des Cowboys Fringants qui inculque aux enfants que nos actions ont des conséquences à l’échelle planétaire. Pour étudier la grammaire, on utilisera un texte relatant la vie de Mozart.

Nul ne sera surpris alors de croiser dans les couloirs des élèves, comme Arthur et Mélodie, capables, à dix ans, de vous citer à brûle-pourpoint quatre noms de peintres et six types de danse. «Je n’aurais jamais su que j’aimais la danse ailleurs qu’ici», clame Arthur. «En faisant beaucoup d’activités hors de la classe, ça nous lie beaucoup plus. Ici, presque tout le monde se connaît», ajoute Mélodie.

L’autre secret de l’école, c’est sa fondation, une rareté pour une école publique montréalaise. Pas étonnant alors de voir que la salle de musique héberge une vingtaine de guitares et que l’école dispose de matériel de scène qui ne date pas des années 1980.

L’implication des parents et du milieu est le dernier ingrédient du succès. Il faut dire qu’être situé sur Le Plateau, c’est pratique pour trouver des parents costumiers, sérigraphes ou danseurs qui viendront occasionnellement dispenser leur savoir-faire aux élèves.

Et aussi…

  • Pas folle l’idée de créer un numéro de gumboot réservé aux garçons pour compenser un milieu ultra féminisé (63 % du personnel de l’école).
  • Le service de traiteur est adapté aux demandes de certaines familles végéta­riennes. Le tofu et le soya sont régulièrement à l’honneur.
  • Parmi les nombreuses reconnaissances de l’école, la chorale a été choisie pour la bande-son du générique du film de Philippe Falardeau, Monsieur Lazhar.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.