Nouveau refuge pour animaux à Montréal
Annabelle Blais - Métro
En avril dernier, un reportage de Radio-Canada révélait les méthodes cruelles d’euthanasie de la fourrière Le Berger Blanc, à Montréal. La Ville avait alors promis d’intervenir. Richard Deschamps, vice-président du comité exécutif, a donné suite à cette promesse en annonçant, jeudi, le projet d’un refuge pour animaux.
Conseillée par un comité d’experts, la Ville souhaite répondre au problème de surpopulation d’animaux abandonnés. L’an dernier, 22 000 animaux sont passés dans l’un des refuges de Montréal, et 60% ont été euthanasiés, dit M. Deschamps.
Pour gérer cette population, seuls Le Berger Blanc et la SPCA proposent des services d’envergure à Montréal. «L’offre de service n’est pas aussi diversifiée que nous le voudrions», a reconnu M. Deschamps.
Avec ce nouveau centre municipal, la Ville intégrera les services animaliers, les activités de contrôle de la population animal (comme la stérilisation), les soins vétérinaires, l’adoption et la sensibilisation des propriétaires et de ceux qui souhaitent le devenir.
Beaucoup de décisions restent cependant à prendre. La Ville doit encore se prononcer sur les modalités opérationnelles, financières et techniques du centre. Il est trop tôt pour évaluer la portée du projet et, d’ici là, la Ville proposera aux arrondissements d’harmoniser leurs réglementations puisque plusieurs responsabilités relatives à la gestion animalière leur incombent.
La question de la stérilisation obligatoire est aussi à l’étude. «Il y a de fortes chances que ça se fasse, mais ce n’est pas encore finalisé», a expliqué M. Deschamps, ajoutant qu’il était trop tôt pour donner plus de détails concernant le lieu de ce futur centre.
Johanne Tassé, membre du comité d’experts et présidente des Centres d’adoption d’animaux de compagnie du Québec, est satisfaite du projet. Elle continuera à travailler avec la Ville afin de s’assurer que les discussions sur la stérilisation débouchent sur des mesures concrètes.
Pour la SPA Canada, ces annonces constituent une déception «majeure». «Une fourrière municipale est une bonne chose, mais on déplore le fait que la Ville continuera de faire affaire avec Le Berger Blanc», indique Gabriel Villeneuve, de la SPA. L’organisme demande la fermeture du Berger Blanc et que la Ville s’occupe entièrement du service animalier.
Responsabilités
La Ville lancera une campagne de sensibilisation en 2012 afin de promouvoir l’enregistrement, la stérilisation et l’adoption des animaux auprès des propriétaires.
Richard Deschamps a rappelé la responsabilité pour les maîtres d’assurer le bien-être de leurs animaux. «Les Montréalais doivent faire partie de la solution», a-t-il dit.
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