Hausse de 1,7% du loyer moyen à Montréal
Le loyer moyen a augmenté de 1,7% dans la grande région de Montréal en 2013. C’est l’un des constats du Rapport sur le marché locatif diffusé jeudi par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).
Le prix des loyers a ainsi connu une croissance presque deux fois plus grande que l’an dernier et pratiquement trois fois plus importante que l’inflation, qui est de 0,65% pour la période étudiée, soit d’octobre 2012 à octobre 2013.
Un appartement de deux chambres coûte en moyenne 730$ par mois dans la région métropolitaine de recensement de Montréal, qui inclut la Rive-Sud, la Rive-Nord, Laval et Vaudreuil-Soulanges. Les loyers les plus élevés sont au centre-ville de Montréal et à l’Île-des-Sœurs, où ce type d’appartement coûte en moyenne 1399$, et les plus bas sont dans Mercier et Montréal-Nord, avec une moyenne de 608$ et 618$ respectivement.
Par ailleurs, le taux d’inoccupation d’appartements traditionnels est le même que l’an dernier, soit à 2,8%. «Il est stable parce que l’offre et la demande restent stable», a expliqué Francis Cortellino, analyste principal de marché à la SCHL.
Le nombre d’appartements en location ne bouge pratiquement pas depuis plusieurs années. D’autre part, la demande reste à peu près la même également, malgré que beaucoup de jeunes Montréalais accèdent à la propriété, puisque beaucoup de nouveaux arrivants dans la région se tournent vers les logements locatifs.
Selon M. Cortellino, des taux d’occupation stables permettent aux propriétaires d’augmenter les loyers, mais pas trop drastiquement. «Le taux de 1,7 n’est ni très élevé, ni très faible, analyse-t-il. Ça ne sort pas de l’ordinaire.»
Le nombre de condos offerts en location, d’un autre côté, augmente d’année en année. Ils sont toutefois beaucoup plus dispendieux, à 1121$ en moyenne pour un quatre et demi. «Ça vient compléter l’offre avec un créneau haut de gamme», a suggéré M. Cortellino.
Pour le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), c’est cette mise en location de condos qui permet temporairement d’éviter que le taux d’inoccupation diminue. L’organisme s’inquiète du peu de mises en chantier d’appartements locatifs, l’option préférée par une majorité de personnes à faible revenu.
Le FRAPRU s’inquiète aussi de la rareté des appartements familiaux, puisqu’à peine 58 000 appartements sur les 500 000 du Grand Montréal possèdent trois chambres à coucher ou plus.
L’Association des propriétaires d’appartements du Grand Montréal (APAGM) considère que les prix des loyers sont encore trop bas pour que les propriétaires puissent se permettre de bien entretenir leurs immeubles.
«On a du rattrapage à faire si on se compare aux autres villes canadiennes», a affirmé Christian Perron, président de l’APAGM. Il souligne que les propriétaires n’ont pas le choix d’augmenter les loyers pour éponger les hausses de taxes foncières.