Trop peu d’arbres plantés pour contrer l’agrile du frêne
Si elle veut lutter contre l’infestation de l’agrile du frêne, la Ville de Montréal doit doubler le nombre d’arbres plantés chaque année, conclut le rapport de la Commission permanente sur l’environnement, rendu public lundi soir.
«Il faut redoubler d’ardeur dans nos actions, sinon l’agrile du frêne risque de décimer presque complètement certains quartiers où il y a une majorité de frênes», affirme l’élue Elsie Lefebvre, qui agit à titre de présidente de la commission. En entrevue avec Métro, Mme Lefebvre explique que les commissaires se sont entendus que la Ville devrait doubler sa plantation d’arbres, afin de permettre aux nouveaux arbres de croître dès maintenant. Plus de 400 000 frênes sont menacés par l’insecte ravageur, rappelle-t-elle, dont 200 000 sur le domaine public. À l’heure actuelle, environ 10 000 arbres sont plantés chaque année.
Certains arrondissements et districts possèdent sur leur territoire une concentration de frênes allant au-delà de 80%, dont Outremont, Villeray, la Petite-Patrie et l’Île-des-Sœurs. Dans ces secteurs, il faut non seulement planter plus d’arbres, mais aussi protéger ceux qui sont en santé, ajoute Sylvain Ouellet, seul élu de Projet Montréal siégeant à la Commission sur l’environnement. M. Ouellet rappelle qu’un vaccin de bio-pesticides existe pour immuniser les arbres contre l’agrile. «La Ville doit faire plus de vaccins, mais elle pourrait aussi mettre sur pied un plan d’adoption de frênes pour permettre aux citoyens qui le souhaitent d’acheter un vaccin pour sauver un arbre», fait-il valoir.
Ce qui bloque les actions c’est le manque de moyens financiers, estime M. Ouellet. Selon lui, pour à la fois lutter contre l’agrile du frêne et atteindre le Plan d’action canopée de la Ville, qui vise à faire passer la couverture végétale de l’île de 20 à 25% d’ici 2021, il faudrait au moins 7M$ par année. Cette année, la Ville a investi un peu plus de 3M$.
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Le responsable de l’Environnement au comité exécutif de la Ville, Réal Ménard, reconnaît qu’il faut hausser les budgets «et augmenter la cadence de la plantation d’arbres». «C’est notre intention de bonifier les actions, mais je ne sais pas encore combien nous réussirons à avoir l’an prochain», commente-t-il.
Recommandations
Quelques recommandations parmi les 22 du rapport de la Commission permanente sur l’eau, l’environnement, le développement durable et les grands parcs:
- Faire un inventaire du domaine privé et intervenir rapidement dans le cas d’arbres infestés
- Mettre sur pied un programme d’intervention d’urgence financé à 100% par la ville centre
- Établir une stratégie d’action particulière pour le parc du mont Royal