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La CSDM craint de devoir couper dans ses services

Photo: Yves Provencher/Métro

La Commission scolaire de Montréal (CSDM) tire la sonnette d’alarme. À deux jours du dépôt du premier budget du gouvernement Couillard, elle a indiqué qu’elle ne pourra plus effectuer d’autres compressions budgétaires sans toucher aux services aux élèves.

«La CSDM a atteint le seuil de non-retour. Si le gouvernement du Québec demande un effort supplémentaire, quels services aux élèves devrons-nous voir disparaître», a demandé lundi la présidente de la commission scolaire, Catherine Harel-Bourdon, qui s’est dite très inquiète pour l’avenir de son organisation.

Lors d’une rencontre privée, Yves Bolduc, le ministre de l’Éducation, a confié aux dirigeants de la CSDM que tous les milieux seront mis à contribution dans l’effort de redressement des finances publiques du gouvernement du Québec, ce qui fait craindre le pire à Mme Harel-Bourdon. «Des compressions supplémentaires ajouteraient un fardeau supplémentaire à la CSDM», a-t-elle dit.

Au cours des trois dernières années, la CSDM a entrepris de redresser ses finances dans l’espoir de retrouver l’équilibre budgétaire. En 2012-2013, un déficit de 47,4M$ avait été déclaré. Depuis, des compressions budgétaires ont notamment mené à l’abolition de postes administratifs représentant 12M$.

Lors du dernier conseil des commissaires, ces derniers n’ont eu d’autres choix que de couper dans les services aux élèves. Pas moins de 25 postes de professionnels de l’enseignement (conseillers pédagogiques, psychologues, psychoéducateurs et animateurs à la vie spirituelle et à l’engagement communautaire) ont été supprimés pour permettre à la CSDM d’économiser 3M$.

«Il n’y a plus de gras à couper. Nous sommes rendus à l’os», a dit le commissaire-parent Jacques Dionne. Ce dernier a évoqué les nombreux défis que la CSDM doit relever quotidiennement, notamment en ce qui a trait à l’immigration, la pauvreté, la toxicomanie, l’intimidation et la santé mentale.

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La présidente du comité consultatif des élèves avec des besoins particuliers, Marie-Josée Lapointe, a quant à elle souligné que le ministère de l’Éducation ne finance pas à une hauteur raisonnable les services donnés aux élèves handicapés et à ceux qui présentent des difficultés d’apprentissage et d’adaptation. «Comment atteindre les cibles de réussite dans un tel contexte, a demandé Mme Lapointe. Comme collectivité, est-ce que l’avenir de nos enfants et l’avenir de notre société sont véritablement notre priorité?»

Plutôt que de réduire le budget de la CSDM, il faudrait plutôt le bonifier, ont réclamé dans un communiqué les cinq syndicats qui représentent le personnel de la commission scolaire. Ils ont même proposé au gouvernement de transférer les 550M$ qui sont investis à chaque année dans les écoles privées vers les écoles publiques. «Sans apport additionnel pour mettre fin aux effets des compressions des dernières années, et surtout au sous-investissement, la dégradation des écoles publiques se poursuivra et les générations montantes continueront d’écoper», ont fait savoir les syndicats de la CSDM.

Métro a contacté le cabinet du ministre de l’Éducation, Yves Bolduc, dans le but d’obtenir sa version des faits. Au moment de mettre en ligne, personne n’avait rappelé.

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