Quatre candidats se disputent la présidence de la CSDM
Le 2 novembre, les électeurs seront de nouveau appelés aux urnes pour désigner ceux et celles qui dirigeront leur commission scolaire. Pour une première fois, les présidents seront élus aux suffrages universels. À la Commission scolaire de Montréal (CSDM), quatre candidats sont en lice pour relever plusieurs défis.
Martin Boyer
- Indépendant
- Investisseur dans le domaine financier
- Candidat à la mairie du Plateau-Mont-Royal en 2013
Qualité de l’air dans les établissements
Martin Boyer a dénoncé la façon avec laquelle l’équipe de Catherine Harel-Bourdon a géré le problème de moisissures dans les écoles. «Ils n’ont rien fait, a-t-il dit. Ils n’ont pas cerné le problème depuis le début.» Le candidat à la présidence de la CSDM croit que les concierges doivent être mieux formés pour détecter les premiers signes de moisissures dans les écoles, considérant que le parc immobilier est très âgé.
Surpopulation
Martin Boyer a déploré que la classe de certains enfants se trouve dans des unités préfabriquées. «C’est une solution temporaire et improductive», a-t-il dit. S’il est élu, il entend remédier à la situation. Il veut notamment évaluer la possibilité de rénover des bâtiments, sinon d’en construire à un coût très bas.
Santé financière
S’il est élu à la présidence de la CSDM, Martin Boyer entend revoir comment chaque dollar est dépensé et gérer de façon très serrée les dépenses. «On va optimiser au maximum les dépenses budgétaires, a-t-il fait savoir. Tout le problème de financement des écoles doit être revu avec le ministre.» M. Boyer s’oppose aux compressions dans l’aide aux devoirs. «Il faut [toutefois] comprendre que, quand le gouvernement dit qu’il n’y a plus d’argent, il faut un plan B», a-t-il mentionné.
Taux de réussite
Pour faire en sorte que les jeunes réussissent en plus grand nombre, Martin Boyer propose de miser sur le sport. Ils souhaitent développer de nouveaux programmes de sports-études ainsi que des activités parascolaires. «Dans les écoles qui ont un taux de réussite très bas, les jeunes n’ont pas de vision de ce qu’il veulent faire dans la vie, a-t-il indiqué. S’ils pratiquent un sport, ça leur fait déjà une action, une récompense.» M. Boyer veut aussi encourager les jeunes à s’impliquer dans leur communauté et leur proposer de nouvelles activités artistiques.
Écoles privées
«Peut-être que l’argent [donné aux écoles privées] pourrait être envoyé dans les écoles publiques, a dit Martin Boyer. Les gens à l’école privé ont des parents plus fortunés. Donc, on peut donner ce financement aux écoles publiques. Si les gens n’ont plus les moyens de se payer l’école privée, ils iront dans le système public. C’est mathématique.»
Jocelyne Cyr
- Priorités Écoles
- Mère de trois jeunes adultes
- Commissaire scolaire depuis 2005 et avant cela, bénévole dans les écoles, les comités de parents et la Fédération des comités de parents de l’île de Montréal
- Conseillère imagiste et styliste
Qualité de l’air dans les établissements
Davantage de ressources doivent être déployées dans les écoles pour s’assurer de leur salubrité, croit la chef de Priorités Écoles, Jocelyne Cyr. «Il y a des mesures qui ont été mises en place, mais c’est insuffisant», a-t-elle dit. Elle veut aussi obtenir plus de financement de Québec. «C’est non-négociable, a-t-elle insisté. Ce sont des enseignants et des élèves qui sont dans les écoles. C’est sous la responsabilité du ministère. On va s’asseoir avec le ministre et on va négocier.»
Surpopulation
Pour régler le problème de surpopulation observé dans certains quartiers de Montréal, Jocelyne Cyr veut discuter avec Québec pour pouvoir revoir le ratio maître/élèves dans certaines écoles. Tout en augmentant le nombre d’élèves par classe, elle souhaite aussi améliorer le soutien aux enseignants. «C’est important de donner une certaine latitude aux commissions scolaires pour qu’elles puissent s’ajuster à leur réalité», a dit Mme Cyr. D’après elle, cette souplesse permettrait de sauver de l’argent.
Santé financière
«Ce que je ne veux pas, c’est que le gouvernement décide à ma place, a insisté Jocelyne Cyr. J’ai la prétention de croire que je connais mes écoles.» La candidate à la présidence entend discuter fermement avec le ministre de l’Éducation au sujet des finances de la CSDM. «Il y a des mandats qu’il m’a donnés pour lesquels il ne me finance pas à la hauteur de mes besoins et il le sait, a-t-elle dit. On va jaser pour la peine.» Même si les finances publiques sont serrées, elle refuse de couper dans les services aux élèves et le soutien aux enseignants.
Taux de réussite
Pour améliorer le taux de réussite, Jocelyne Cyr propose de mettre sur pied un bureau de littératie, qui regrouperait des experts oeuvrant déjà à la CSDM. Ils seraient en mesure de donner des formations aux enseignants et ils pourraient leur prodiguer des conseils en cas de besoin. «Les commissions scolaires qui ont décidé de créer un bureau de littératie ont eu des résultats rapidement sur les résultats scolaires des enfants», a dit Mme Cyr. Elle veut aussi revoir les services professionnels pour les regrouper selon les quartiers.
Écoles privées
Jocelyne Cyr ne s’en cache pas: deux de ses enfants ont fréquenté l’école privée. Mais ce n’était pas sa décision, a-t-elle assuré. La candidate à la présidence de la CSDM croit que Québec devrait mettre fin au financement public des écoles privées. «Mais ça ne peut pas se faire du jour au lendemain, a-t-elle dit. Un enfant de deuxième secondaire, il faut lui permettre de terminer ses études secondaires. Ça nous donne le temps de voir comment on peut intégrer ces enfants.» Les écoles publiques n’ont pas à se comparer aux écoles privées puisqu’elles accueillent tous les enfants, sans faire de distinction.
CSDM en chiffres
- 112 000 élèves et plus (moins de la moitié d’entre eux ont le français comme langue maternelle)
- 190 établissements scolaires
- 16 000 employés
- 978M$ de budget 2012-2013
- Taux de diplomation: 64,1% (MELS)
Christine Fournier
- Coalition du Renouveau des Écoles Montréalaises
- Mère d’un adolescent de 16 ans
- Ancienne présidente du Comité central des parents de 2004 à 2009
- Superviseure au département de soumissions chez Stanpro
Qualité de l’air dans les établissements
La salubrité des établissements scolaires représente l’une des priorités de Christine Fournier. Elle souhaite élaborer rapidement un plan d’action pour rénover les écoles montréalaises et elle envisage de convenir de partenariats avec le ministère de l’Éducation, la Ville de Montréal et même les entreprises privées. «Il faut qu’on pense différemment, a-t-elle dit. Si on laisse nos bâtiments aller comme cela, on va se retrouver avec d’autres fermetures d’écoles et on va déplacer des quartiers. C’est inacceptable selon moi.»
Surpopulation
«C’est un beau problème», s’est exclamée Mme Fournier. Pour faire en sorte que tous les enfants aient leur place, elle propose de rapatrier des bâtiments excédentaires, louer des locaux appartenant à d’autres commissions scolaires et rénover des immeubles qui sont inadéquats pour les classes. La chef du CREM croit que la crise de la surpopulation dans les écoles de la CSDM aurait pu être gérée autrement. Le ratio du nombre d’élèves par classe aurait pu être révisé, selon elle.
Santé financière
Christine Fournier entend se battre pour obtenir un financement adéquat de la part du ministère de l’Éducation, surtout dans les cas où il supprime un programme tout en exigeant le maintien des services. «On est sous-financé pour tout ce qu’on doit faire et on nous pellette des choses dans notre cour», s’est-elle indignée. Toutefois, avant de revendiquer quoi ce soit, elle veut connaître les besoins de chaque école et surtout, rendre la bureaucratie plus efficace grâce à un virage technologique.
Taux de réussite
Pour rehausser le taux de réussite de la CSDM, qui est à la traîne par rapport aux autres commissions scolaires, Christine Fournier n’a pour le moment aucune proposition. «Le problème, c’est qu’on ne répond pas aux besoins parce qu’on ne les connaît pas, ces besoins, a-t-elle souligné. Si on sait ce dont ils ont besoin à la base, on va pouvoir mettre en place des moyens concrets pour faire réussir davantage les jeunes.» Si elle est élue, elle veut consulter les écoles pour connaître leurs besoins.
Écoles privées
Le statu quo doit prévaloir, selon Christine Fournier. «Si les écoles privées ne reçoivent plus de financement public, je suis dans le trouble, a-t-elle dit. Je ne peux pas asseoir ces enfants et je n’ai pas les ressources pour leur faire la classe.» Ayant elle-même un fils qui fréquente l’école privée, elle croit que l’école publique doit s’inspirer des écoles privées, notamment pour ce qui est de l’esprit de communauté, de l’encadrement et des caractéristiques propres à chaque école.
Catherine Harel-Bourdon
- Mouvement pour une école moderne et ouverte
- Mère de trois enfants
- Présidente de la CSDM depuis juillet 2013 et commissaire scolaire de Tétraultville depuis 10 ans
- Recherchiste à la télé
Qualité de l’air dans les établissements
Catherine Harel-Bourdon a défendu le bilan de son équipe en matière de qualité de l’air. Pas moins de 3M$ par année sont consacrés à une équipe d’experts qui réagissent au moindre signalement. «On s’est bâti une expertise à la CSDM depuis deux ans», a dit la présidente sortante. Elle a souligné que le parc immobilier de la commission scolaire a été sous-financé au fil des années. «Depuis 2007, nous sommes passés d’un budget 7M$ pour tous les bâtiments à 50M$, a-t-elle rapporté. Ça va bon train. On commence à se sortir la tête de l’eau.»
Surpopulation
Près d’une trentaine de projets sont en cours de réalisation à la CSDM afin de rénover ou agrandir des écoles, a souligné Catherine Harel-Bourdon, ce qui permettra selon elle de dégager un peu d’espace au cours de prochaine année. Près de 1000 élèves de plus sont attendus au cours des dix prochaines années. Pour bien accueillir cette nouvelle clientèle, Mme Harel-Bourdon veut consulter les parents, mais aussi les communautés que ces projets toucheront. Elle souhaite que les nouvelles écoles soient «lumineuses» et correspondent «aux besoins du XXIe siècle».
Santé financière
À la rentrée scolaire, Catherine Harel-Bourdon a tenu tête à Québec et a refusé de faire les compressions de 8,6M$ exigées. «Notre déficit est surtout causé par un sous-financement de la part du gouvernement, a-t-elle expliqué. Il faudrait que le ministère finance correctement certains secteurs qui ne sont pas financés en ce moment, et que, parallèlement, nous continuions à regarder ce qu’on peut optimiser.» Elle a souligné les efforts de la CSDM pour redresser ses finances, notamment en diminuant les frais administratifs de 6% à 3,5%.
Taux de réussite
Pour faire en sorte que les élèves de la CSDM réussissent en plus grand nombre, Catherine Harel-Bourdon croit qu’il faut proposer un soutien à ceux dont les parents sont analphabètes ou allophones. «Un enfant qu’on n’aide pas à lire et à écrire, ça va toujours être très difficile pour lui d’apprendre», a-t-elle mentionné. Elle pense aussi qu’il faut valoriser les activités parascolaires, la formation professionnelle et les programmes sportifs pour faire en sorte que les adolescents soient intéressés par l’école.
Écoles privées
D’après Catherine Harel-Bourdon, une sérieuse réflexion doit être engagée au sujet du financement public des écoles privées. «On n’a plus les moyens dans le climat économique actuel, a-t-elle lancé. Ça crée d’importantes disparités entre le privé et le public.» Elle a mentionné que le rapport Champoux-Lesage avait statué que les écoles privées étaient financées à hauteur de 75% par le gouvernement du Québec. «C’est anormal que les écoles privées aient un financement si grand compte tenu du peu d’argent que le gouvernement dispose», a dit Mme Harel-Bourdon.