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Économiser 4G$ en rachetant les PPP du CHUM et du CUSM

Photo: Denis Beaumont/Métro

La Coalition CHUs sans PPP brandit une étude de l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) pour demander la fin des partenariats public-privé (PPP) des deux futurs mégas-hôpitaux de Montréal.

D’après les estimations des chercheurs Guillaume Hébert et Minh Nguyen, le gouvernement du Québec pourrait économiser jusqu’à 4 G$ en rachetant la partie privée du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) et du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM), soit environ 55% du coût d’investissement.

«Il s’agirait de dédommager le partenaire privé et lui dire que ce n’est plus lui qui gère le personnel, l’entretien, et tout ce qui se passe à l’intérieur de la bâtisse redevient du secteur public», a expliqué M. Le coût de ces rachats atteindrait 2,65 G$.

D’après les calculs de l’IRIS, il serait tout de même avantageux pour les finances publiques de se réapproprier ainsi l’ensemble de ces établissements. «Les paiements mensuels qu’on se retrouve à faire, les loyers qu’on paient en quelque sorte, sont très élevés. C’est comme payer une maison avec une carte de crédit plutôt qu’avec une hypothèque», a illustré M. Hébert.

Les chercheurs n’ont pas réussi à obtenir, malgré leurs demandes d’accès à l’information, le montant des paiements mensuels que le gouvernement doit faire aux partenaires privés. Ils ont toutefois évalué plusieurs scénarios qu’ils jugent conservateurs, en se basant sur une synthèse des expériences britanniques de PPP.

Yanick Labrie, économiste à l’Institut économique de Montréal (IEDM), croit que cette étude est simpliste et peu fiable. Il estime qu’on ne peut pas émettre un verdict sans avoir en sa possession toutes les données pertinentes.

«Les partenaires privés sont plus efficaces dans la gestion et la fournitures de services», a d’ailleurs soulevé M. Labrie.

Dans ce contexte, la Coalition CHUs sans PPP, qui regroupe plusieurs syndicats, manifestera mardi midi devant le Palais des congrès contre une conférence sur les opportunités d’affaires que représente le CHUM en PPP.

« Il n’y a maintenant plus aucune raison de défendre les PPP pour le CHUM et le CUSM. Le dernier argument restant était celui du coût du rachat des contrats. Maintenant qu’on sait que c’est la seule option viable, il est temps d’agir. On doit mettre un terme à cette dilapidation de nos fonds publics. C’est d’autant plus urgent qu’on s’attaque actuellement aux services à la population par des compressions majeures dans les services publics », explique Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).

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