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Saviez-vous que nous pouvons créer 130 000 emplois, augmenter le PIB du Québec, assainir les finances publiques et sauvegarder l’environnement en adoptant un seul objectif? De quel objectif s’agit-il? Très simple: réduire de 12% notre consommation d’essence et de diesel.

C’est ce qui ressort d’une analyse économique rendue publique récemment par les conseils régionaux de l’environnement (RNCREQ). Les auteurs soulignent d’emblée que la diminution de la consommation de pétrole comporte de nombreux bénéfices comme la réduction des gaz à effet de serre et de la pollution atmosphérique, l’amélioration de la santé publique ainsi que l’allègement du budget familial (la dépense moyenne pour le transport est de presque 9000$ par année). En soit, ces raisons suffiraient à mettre en œuvre une telle politique, mais les auteurs se sont demandé quel serait l’impact de cette approche sur l’économie du Québec.

Les résultats sont surprenants: imaginez, 130 000 emplois! L’objectif du gouvernement Couillard pour l’ensemble de son mandat est de 250 000 nouveaux emplois et, pour l’instant, on recule!

Leur analyse démontre que nous dépensons 18 milliards de dollars par année pour acheter du pétrole et 9 milliards de dollars pour acheter des voitures. Puisque nous produisons ni l’un ni l’autre, il s’agit de 27 milliards de dollars qui sortent de l’économie du Québec et contribuent à notre déficit commercial.

Vingt-sept milliards de dollars qui se volatilisent alors que les solutions pour réduire ce montant sont si simples. Si j’étais le premier ministre du Québec et que je cherchais des façons d’assainir les finances publiques et de stimuler l’économie québécoise, je m’intéresserais vivement à cette étude!

À titre comparatif, le projet de pipeline Énergie Est de TransCanada va créer 3600 emplois pendant la phase de construction et 200 emplois par la suite.

Les journalistes ont parlé abondamment de l’étude du RNCREQ lors de son lancement. Ce qui est surprenant (bien que agréable) c’est que très peu de voix se sont élevées pour la contester. En fait, j’en ai entendues aucune! Au contraire, des économistes reconnus comme Pierre-Olivier Pineault, professeur aux HEC, sont venus accréditer l’étude.

Dans la même veine, la coalition Switch qui fait la promotion d’une économie verte a témoigné, il y a une semaine, devant la Commission Godbout sur la fiscalité québécoise. Mon collègue Steven Guilbeault et Yves-Thomas Dorval, PDG du Conseil du patronat, ont recommandé d’une seule voix au gouvernement de mener une refonte écologique du système fiscal québécois, notamment en préservant la bourse du carbone et en généralisant le principe du pollueur-payeur.

Le même jour, TransCanada déposait sont projet Énergie Est devant l’Office national de l’énergie. Les associations patronales brillaient par leur absence. Les voix qui appuient ce projet se sont faites rares ce jour-là.

Nous avons plutôt entendu parler de la vive opposition des maires du Bas du fleuve (qui craignent l’impact des superpétroliers sur l’industrie touristique et ses 2500 emplois) et de Gaz Métro qui s’inquiète des dizaines de millions de dollars que devront payer en supplément ses clients (puisqu’en Ontario le projet Énergie Est prévoit convertir un gazoduc en oléoduc, réduisant ainsi l’approvisionnement des provinces de l’est).

Il n’y a pas si longtemps, quand je parlais de réduire notre dépendance au pétrole, on me répondait immédiatement qu’il faudrait quand même mettre de l’essence dans nos chars. On me disait poliment que je n’étais qu’un rêveur. Jusqu’en 2011 au Canada, il n’y avait aucun véhicule électrique disponible commercialement. Trois-cents véhicules électriques ont été vendus au Québec en 2011. En 2014, ce chiffre dépassera 5000 avec déjà plus de 15 modèles prévus en 2015. La progression est fulgurante.

Ce soir, je serai dans la Capitale nationale où Équiterre terminera sa tournée sur l’électrification des transports après avoir visité neuf villes québécoises. Un constat: les consommateurs sont préoccupés par l’environnement et sont prêts à essayer les véhicules électriques.

Les arguments contre une stratégie agressive de réduction de notre dépendance au pétrole sont de moins en moins crédibles. Les pétrolières deviennent les seules à porter ce message.

Notre rêve d’un Québec qui carbure de plus en plus à l’énergie renouvelable devient, tranquillement, réalité.

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