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Grabuge du 18 août: beaucoup d’attente, peu de commandes

Le sérieux de la manifestation du 18 août dernier à l’hôtel de ville a été «sous-estimé» et les prises de décision des hauts officiers ont tardé, révèle le rapport de la police rendu publique mercredi.

Dans ce rapport, déposé à la commission sur la sécurité publique, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) retrace le fil des événements de cette manifestation qui a tourné au grabuge et met en relief, entre autres, «une absence de décisions opérationnelles terrain».

Le 18 août en fin de journée, des centaines d’employés municipaux, en grogne contre le projet de loi 3 sur les régimes de retraite, ont fait irruption dans l’hôtel de ville de Montréal pendant la pause du conseil municipal.

Dans les journées qui ont précédé, le SPVM évaluait que l’événement «représentait un risque faible». Ce n’est que le jour même, après avoir reçu des informations supplémentaires, que le commandement des actions sur le terrain a été confié au Centre de commandement et de traitement de l’information (CCTI). «Une absence de menace initiale avant l’événement semble être venue teinter l’interprétation faite de la situation», souligne le rapport.

Lorsque les manifestants tentent d’entrer à l’intérieur de l’hôtel de ville après un rassemblement sur la place publique, les agents sur le terrain proposent au CCTI de poster plus de policiers à l’intérieur. Le CCTI refuse «afin d’éviter d’envenimer la situation», indique le rapport. Quelques minutes plus tard, les agents de terrain estiment que trop de manifestants sont entrés et demandent de l’aide, mais le CCTI ne revient pas sur sa décision.

«Plusieurs minutes se sont écoulées avant que les officiers au CCTI ne réalisent qu’il y avait un besoin urgent d’agir à l’intérieur» – Extrait du rapport du SPVM

Ce n’est qu’à 18h51, lorsqu’on doit fermer les portes de la salle du conseil, qui a été envahie par les manifestants, que le CCTI décide d’envoyer plus de policiers à l’intérieur. Dix minutes plus tard, les agents obtiennent l’ordre de faire des arrestations si nécessaire. Mais «à ce moment, les manifestants sont déjà tous en train de ressortir», indique le rapport.

«Les inquiétudes soulevées ont amené une demande d’autorisation d’agir des officiers plutôt qu’à des actions immédiates de sécuriser les lieux», souligne le rapport du SPVM.

Le SPVM reconnait ainsi qu’il a mal évalué l’ampleur de la situation, mais assure dans son rapport qu’il n’y a eu «ni inaction, ni collusion avec les manifestants», tel que soulevé par les médias dans les jours qui ont suivi les événements.

«Il y a eu très peu de commandes données et des effectifs ont été très peu utilisés» – Extrait du rapport du SPVM

Les élus de la Ville de Montréal ne commenteront ce rapport que la semaine prochaine.

Au total, huit employés du SPVM ont déjà été sanctionnés après l’enquête disciplinaire qui a suivi les événements, dont quatre cadres et quatre employés syndiqués. Les quatre cadres ont plaidé coupables, les autres sont encore en processus disciplinaire.

«On leur réitère notre confiance, à ces employés. On appelle ça une erreur de parcours, ces événements. Mais on avait le devoir de se remettre en question [avec ce rapport]», a indiqué mercredi, Marc Parent, directeur du SPVM, qui a reconnu les erreurs du SPVM dans la gestion de la manifestation du 18 août au cours des dernières semaines.

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