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Montréal veut doper le transport et la sécurité grâce aux données ouvertes

Photo: Archives Métro

La Ville de Montréal présentera en mars une nouvelle stratégie de libération de données municipales (open data) pour stimuler la création d’applications informatiques facilitant le transport, la sécurité publique et la supervision des contrats.

Au surlendemain de la journée internationale des données ouvertes, l’élu responsable de la ville intelligente, Harout Chitilian, a dévoilé à Métro les grandes lignes et certains aspects particuliers de la future stratégie open data de la Ville qui date de 2011 et de… Michael Applebaum, l’ancien maire intérimaire accusé de fraude.

En libérant publiquement des données municipales, l’administration Coderre veut ainsi favoriser la transparence et le déploiement d’une information plus pointue. Par exemple, dans le domaine de la sécurité publique, la Ville relâchera des données permettant à des développeurs informatiques ou des chercheurs de créer une cartographie des accidents de la route, des incendies ou même des infractions. Ces données pourraient aussi intéresser les élus comme les citoyens ou les assureurs. Pour la cartographie du crime comme à Halifax, il faudra par contre encore attendre.

«On veut aussi faire un pas important dans le domaine du transport. Ça prend un leadership pour que les acteurs du transport mettent en commun leurs données dans des formats similaires pour qu’elles soient compilées ensemble», a déclaré Harout Chitilian. Grâce aux données de l’achalandage des artères, à celles de la localisation des bus en temps réel (projet iBus de la STM), des données de Bixi, de l’AMT et même de Stationnement Montréal, la Ville souhaite favoriser la création d’une application donnant en temps réel (bouchons et entraves compris) le temps de parcours d’un point A à un point B selon le mode de transport. Bref du GoogleMaps dopé aux hormones!

La Ville veut aussi libérer les données concernant ses indicateurs de performance (une centaine répartis sur la plupart des activités de la Ville). Mais aussi celles de l’octroi des contrats, qui permettraient notamment de visualiser de possibles cas de collusion entre fournisseurs qui se seraient répartis le territoire.

Plus techniquement, M. Chitilian veut aussi développer des API simplifiant le travail des développeurs. «Avec les données en temps réel comme celles du transport par exemple, ce sont des gigabits de données qui rentrent. On veut créer un système qui facilite leur nettoyage et leur utilisation», indique l’élu montréalais. Du côté de la gouvernance des donnés ouvertes, la Ville veut créer un meilleur suivi des suggestions déjà faites par des élus ou des citoyens.

L’élu de l’opposition, Sylvain Ouellet, signalait ainsi récemment qu’il avait déposé une quarantaine de requête d’ouverture qui étaient restées lettre morte. «En tant qu’élu, les données ouvertes, facilitent mon travail de vérification et de proposition. J’y ai recours au moins une fois par semaine. Libérer des données publiques, ça devrait être la norme, pas l’exception», souligne l’élu de Projet Montréal, qui ajoute que la Ville de Montréal doit être plus proactive. «À ma connaissance aucun nouveau paquet de données n’a été relâché depuis juin 2014», selon M. Ouellet.

M. Chitilian est resté plus évasif quant à la divulgation détaillée de l’agenda du maire, comme cela se fait à Calgary. Le maire Coderre s’est récemment fait taper du doigt par le Commissaire au lobbyisme pour avoir rencontré en France le président de l’entreprise d’autos électrique en libre-service derrière Autolib, alors qu’il bloque l’installation de ce service au centre-ville à deux entreprises déjà présentes sur le territoire: AutoMobile et Car2go.

Si le maire Coderre répond généralement qu’il suffit de suivre son compte Twitter pour connaître son emploi du temps, Métro a déjà tenté (sans succès) de retracer son agenda complet lors de son passage à Los Angeles l’été dernier.

Quant à cartographier les logements insalubres (comme Vancouver) ou les commerces épinglés pour manque d’hygiène, l’idée se heurterait à la règlementation provinciale. «C’est pas facile de rendre les données ouvertes. Chaque domaine a ses particularités techniques ou légales», conclut Harout Chitilian qui présentera sa stratégie d’ici la fin mars.

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