Des condos de luxe au 1420 Mont-Royal
L’établissement qui appartenait à la Congrégation des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie, dont l’Université de Montréal a fait l’acquisition en octobre 2003, a été vendu au promoteur immobilier Olivier Leclerc qui souhaite construire des condos de luxe au 1420 Mont-Royal.
«J’ai fait l’acquisition d’un immeuble exceptionnel qui se trouve sur un site unique à Montréal, souligne Olivier Leclerc. Je suis très confiant de pouvoir mener ce projet à terme». Selon lui, la demande est forte pour des unités de condos et l’offre à Outremont est assez limitée.
«On aurait tous aimé que ça demeure institutionnel, mais je crois qu’il y a un besoin. Il y a beaucoup d’aînés qui nous quittent pour les arrondissements avoisinants. J’ai eu ouï-dire que bien des citoyens voient d’un bon œil ce projet » souligne la mairesse d’Outremont, Marie Cinq-Mars.
De son côté, le Rassemblement pour la sauvegarde du 1420 boulevard Mont-Royal, qui lutte depuis cinq ans pour la conservation de la vocation institutionnelle du bâtiment, accueille la nouvelle avec plus de scepticisme.
Selon Michel Seymour, professeur de l’UdeM et membre du Rassemblement, nous sommes très loin de la transformation de ce bâtiment bien qu’il y ait un acheteur. «Les condos de luxe sont très coûteux et il faudra que des promesses d’achat soient au rendez-vous. Si le marché continue d’être de plus en plus saturé, le propriétaire devra peut-être se départir du bâtiment et on sera de retour à la case départ, ce qui nous permet d’espérer», explique-t-il.
Le patrimoine respecté
L’opposition qu’a générée ce projet résidentiel n’a toutefois jamais freiné le promoteur immobilier. Selon lui, les opposants n’ont pas d’arguments valables puisque le zonage est résidentiel et que l’aspect patrimonial du bâtiment sera respecté.
«Ce n’est pas la première fois que je fais des transactions sur des immeubles qui ont une valeur patrimoniale, explique-t-il. C’est pareil pour la firme d’architecte Lemay et associés qui m’appuie dans ce projet».
Plusieurs clauses de l’entente assurent la protection du patrimoine bâti et non bâti de la propriété. Ces règlements encadrent la préservation de l’extérieur du bâtiment, la conservation de la chapelle qui se trouve au centre du bâtiment et l’accès à la montagne par le sentier qui se trouve à l’arrière de l’ancien couvent.
«C’est très important pour nous de conserver le cachet de l’immeuble», souligne le promoteur immobilier. Il entend également mettre sur place un comité consultatif pour statuer sur les modalités de l’accès du public à la chapelle.
Des promesses que M. Seymour remet en doute. «Les gens vont payer un million de dollars pour leur condo et ils vont accepter que tout le monde y entre? On va peut-être arriver à la conclusion comme pour Catania que le public pourra y avoir accès une fois par mois», conclut-il.
Le 6 mai dernier, le projet a fait l’objet d’une présentation détaillée lors de la rencontre du Comité consultatif d’urbanisme de l’Arrondissement d’Outremont. «La réception des membres du CCU a été très bonne, nous attendons désormais leurs commentaires sur nos plans initiaux», soutient M. Leclerc. L’appel d’offres pour les travaux de démolition et de désaimantation sera toutefois lancé dans les prochaines semaines.
Les unités de ce projet seront plus petites que celles que présentait Construction Catania Inc. en 2010. Les prix du projet d’habitation qui comptera plus de 100 unités ne sont pas encore déterminés puisque le groupe complète présentement son étude de marché.