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La fin des élections scolaires dénoncée par les commissions scolaires anglophones

Deux personnes ont été arrêtées vendredi matin par l'Unité permanente anticorruption (UPAC) en lien avec un stratagème de fraude mis en place à la Commission scolaire anglophone Lester-B.-Pearson (CSLBP).
Le siège social de la Commission scolaire Lester-B.-Pearson Photo: TC Media / Archives

Les deux principales commissions scolaires anglophones de Montréal, Lester B. Person et English-Montreal, ont dénoncé vendredi la fin des élections scolaires due au faible taux de participation aux élections de l’automne dernier.

Vendredi matin, le ministre québécois de l’Éducation, François Blais, a confirmé que les élections scolaires seraient abolies.

«Il ne dit rien de différent de ce qu’il a dit déjà depuis deux mois. Cela ne comptera vraiment que lorsque ce sera fait à l’Assemblée nationale», a déclaré Mike Cohen, le porte-parole de la Commission scolaire English-Montreal (EMSB).

«Nous essayons de travailler avec lui et de lui expliquer pourquoi c’est une mauvaise idée», a ajouté Suanne Stein Day, la présidente de la Commission scolaire Lester B. Pearson (LBPSB).

Avant la confirmation du 29 mai, Blais a passé plusieurs mois à menacer de mettre fin aux élections scolaires en raison du faible taux de participation. Les taux de participation des commissions scolaires anglophones et francophones aux élections de l’automne dernier étaient respectivement de 17,2% et de 4,2 %.

L’Association québécoise des commissions scolaires anglophones (ACSAQ), qui représente les neuf commissions scolaires anglophones de la province, a retenu les services du réputé avocat Michael Bergman, de Bergman & Associés.

«C’est un processus démocratique. Nous élisons des députés et des membres de l’Assemblée nationale. Dans les entreprises, nous élisons des conseils d’administration. Qu’en est-il des élections municipales? Le taux de participation est faible là aussi. Est-ce qu’elles sont aussi menacées?» a demandé Bergman.

Selon lui, la fin imminente des élections scolaires serait en violation directe de la section 23 de la Charte canadienne des droits et libertés, qui donne à la «minorité anglophone au Québec et la minorité francophone du reste du Canada certains droits en matière d’éducation afin qu’ils reçoivent une éducation dans leur propre langue».

Il ajoute que la Cour suprême du Canada a «déterminé que le principal véhicule par lequel les droits linguistiques des minorités sont exercés» est par le biais des commissions scolaires.

Selon Bergman, la perte de ce droit aura un impact majeur sur la communauté anglophone du Québec.

«À mesure que nous perdons la capacité de gérer et de contrôler nos propres institutions, peu importe quelles sont ces institutions, à mesure qu’elles sont reprises par le gouvernement, c’est notre capacité de marquer ces institutions avec notre propre identité de Québécois anglophones et de Canadiens anglophones qui se perd», a-t-il ajouté.

Les commissions scolaires sèment la peur, selon un organisme local de surveillance en éducation
«Ils sèment la peur en ce moment, explique Chris Eustace, un enseignant à la retraite de l’Ouest-de-l’Île, en parlant de l’ACSAQ. Nous ne perdrons aucun droit.»

Selon l’ancien enseignant de l’école secondaire Pierrefonds Comprehensive, les commissions scolaires ont trop de contrôle, un contrôle qui serait mieux adapté aux écoles elles-mêmes.

«La démocratie est importante, mais elle devrait se jouer au niveau des écoles», dit-il.

Les commissions scolaires francophones de l’Ouest-de-l’Île ont refusé de commenter la nouvelle vendredi après-midi.

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