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Le Sud-Ouest gagne sa bataille contre les graffitis

Photo: TC Média

Le Sud-Ouest gagne du terrain dans sa guerre aux graffitis. En moins de deux mois, du 6 juillet au 31 août, l’organisme Pro-Vert Sud-Ouest a fait disparaître les tags et les graffitis sur 3707 mètres carrés de murs de commerces et de résidences de l’arrondissement, ce qui équivaut aux trois quarts de la superficie d’un terrain de football.

Pro-Vert Sud-Ouest (PVSO) est en bonne voie d’atteindre son objectif de nettoyer les graffitis sur 5000 mètres carrés d’ici la fin octobre.

L’organisme concentre son action sur les principales rues commerciales: Notre-Dame, Monk, du Centre, Charlevoix, Atwater et Wellington. Des opérations de nettoyage ont aussi été effectuées sur d’autres rues, dont Allard, Saint-Ambroise, Jolicoeur et de l’Église.

Jusqu’à maintenant la majorité des murs nettoyés sont demeurés exempts de graffitis. «Le taux de récidive est de 5%», note Andréanne Dionne-Boulard, coordonnatrice de PVSO.

C’est surtout dans les quartiers Pointe-Saint-Charles et Saint-Henri que des bâtiments nettoyés ont de nouveau été pris pour cibles par des graffiteurs.
Dans ce cas, l’organisme procède au nettoyage le plus rapidement possible. «La récidive, c’est la priorité, insiste la coordonnatrice. Nous voulons envoyer un message clair aux graffiteurs.»

Adopter une réglementation
Ce qui freine PVSO dans ses opérations, c’est la difficulté d’obtenir la permission de propriétaires de bâtiments commerciaux pour procéder au nettoyage.

Le service est offert gratuitement mais le propriétaire doit donner son consentement. L’autorisation est valide pour une période de trois ans. Or plusieurs propriétaires contactés jusqu’à maintenant par PVSO n’ont pas donné signe de vie.

L’organisme a expédié 450 demandes d’autorisation depuis le début de juillet. Il a obtenu 196 réponses.

«On s’y attendait. C’est un défi», reconnaît Nicole Bastien, directrice générale de PVSO à propos de la difficulté de contacter des propriétaires qui parfois ne résident pas à Montréal ou même au Canada. Ce sont souvent des propriétaires d’immeubles vacants, précise-t-elle.

«Si des propriétaires laissent aller leur bâtiment, c’est toute l’artère commerciale qui en subit les conséquences», déplore Marie-Josée Choquette, directrice de la Société de développement commercial (SDC) Plaza Monk.

Face à ce problème, l’arrondissement travaille à une réglementation qui pourrait donner un levier d’intervention à l’organisme. «Même si le service est gratuit, il faut que les propriétaires embarquent», souligne le conseiller municipal Craig Sauvé, responsable des dossiers de propreté et de lutte aux graffitis à l’arrondissement. Il se garde pour le moment de donner plus de détail sur la teneur de cette réglementation.

«Il manque un outil réglementaire. C’est là-dessus que l’on insiste beaucoup», explique Paul-Émile Rioux, président de la SDC Quartier du Canal. Un gros problème à ses yeux, c’est l’impossibilité de procéder au nettoyage d’un immeuble sans avoir obtenu l’autorisation du propriétaire.

PVSO dispose d’un budget de 519 700$ alloué par l’arrondissement du Sud-Ouest pour mener jusqu’en 2018 le projet «TAG» – Tactiques Alternative Graffiti. En plus de l’enlèvement de tags et de graffitis sur le domaine privé, le projet consiste à mettre en place des mesures de prévention incluant la réalisation de murales et la plantation de végétaux pour protéger les bâtiments contre les graffiteurs.

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