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Castors à l’Île-des-Soeurs: Une situation complexe

Photo: Louis Rochefort

Les solutions adoptées par l’arrondissement de Verdun dans le dossier des castors s’avèrent inefficaces. La relocalisation difficile des rongeurs est difficile, ce qui complique les choses. Pour le moment, l’arrondissement a l’intention de continuer avec les mesures actuelles, malgré les coupes d’arbres qui se poursuivent.

Au cours des quatre dernières années, c’est 650 arbres qui ont été abattus par des castors à l’île. Pour tenter de résoudre le problème, l’arrondissement a recours à du grillage. «La façon la plus simple d’empêcher les castors d’endommager les arbres est de les envelopper avec du fil de fer semblable à de la broche à poule», affirme Adrian Nelson, directeur des communications chez Furbearer defenders, organisme qui s’occupe de la protection de la vie sauvage en Colombie-Britannique. Toutefois, la trentaine d’arbres abattus la semaine dernière n’avait pas été protégés.

«Nous avons mis des grillages sur les plus gros arbres. Notre priorité est de protéger ceux qui représenteraient un danger s’ils étaient abattus, comme ça avait été le cas il y a deux ans lorsqu’un arbre s’est effondré dans le stationnement d’une tour à condos», explique le maire de l’arrondissement, Jean-François Parenteau.

Des trappeurs ont également été embauchés afin de tenter de contrôler la population de castors. Selon le conseiller, Sterling Downey, il s’agit cependant d’une solution inhumaine.

Nous sommes un arrondissement riverain, il faut trouver un moyen de cohabiter. Sinon, on va continuer de perdre des arbres chaque année», soutient-il.

De plus, il est choqué que l’arrondissement ne profite pas de l’expertise de la SPCA, avec qui elle a un contrat pour la gestion de la vie animalière, tant domestique que sauvage. «On vient d’adopter le nouveau contrat pour trois ans, dans lequel il est clairement écrit que la SPCA offre le contrôle des animaux sauvages. Nous les payons pour ce service et nous ne les écoutons pas, c’est dégueulasse», ajoute le conseiller de l’opposition.

Toutefois, le maire Parenteau affirme que le contrat avec la SPCA n’inclut pas la problématique des castors. L’arrondissement se tourne plutôt vers le ministère de la Faune à ce sujet.

L’an dernier, la SPCA avait offert à Verdun d’avoir recours aux conseils de l’organisme Furbearer defenders, mais sans succès. «Ils offrent des solutions à long terme, effectives et non cruelles. Nous aurions payé pour les conseils. Évidemment, l’arrondissement aurait dû payer les méthodes adoptées», dit Alanna Devine, directrice de la défense des animaux pour SPCA Montréal.

Le maire avait cependant un malaise à accepter cette offre, Mme Devine étant une amie personnelle de M. Downey.

Trappes
Les trappes se sont avérées peu efficaces. Seulement deux castors auraient été attrapés dans les cages dans les dernières années selon le maire Parenteau. Il prévoit cependant les laisser en place. «Nous n’avons pas de résultats très éloquents, mais on le fait par soucis de sécurité envers la population», dit-il.

Pour Sterling Downey, l’aspect sécuritaire est dur à avaler. «Depuis 2008, les trappeurs ont attrapés plus de chiens domestiques que de castors», avance-t-il

Déplacer les bêtes semble aussi impossible. «Pour les déménager, il faut demander aux agents de la faune, car les castors sont des êtres territoriaux. On ne peut les envoyer où il y a déjà une autre famille établie», soutient le trappeur, Jean-Marie Plante.

Il ajoute qu’une seule cage coûte 500$ et qu’il faut au moins deux personnes pour la manipuler, augmentant les coûts d’opération.

La SPCA espère toujours que l’arrondissement la contactera pour régler une fois pour toute la problématique.

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