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Depuis la fermeture du Maxi: un autre désert alimentaire au nord de la 40

Photo: Audrey Gauthier/TC Media

Près de cinq mois après la fermeture de l’épicerie Maxi sur le boulevard des Grandes-Prairies, aucun projet de marché d’alimentation n’a encore été annoncé pour tenter de donner à nouveau accès à des légumes et fruits frais dans ce secteur, devenu un désert alimentaire à la suite du départ de la grande surface.

L’arrondissement de Saint-Léonard confirme n’avoir reçu aucune demande de permis d’occupation pour le 5850, boulevard des Grandes-Prairies, où se situait le Maxi. Les résidents doivent alors marcher plus d’une vingtaine de minutes pour se rendre à l’épicerie la plus proche.

«C’est un exemple parfait d’un désert alimentaire. Il n’y a pas d’épicerie, pas de dépanneur, juste de la restauration rapide», affirme Charles Cousineau, directeur de la Table ronde de Saint-Léonard, ajoutant que le secteur est devenu une préoccupation pour l’organisme.

Pour avoir accès à un marché, la population résidant dans la portion nord de l’arrondissement devront parcourir plus de deux kilomètres, pour se rendre à l’Intermarché Lagoria des boulevards Langelier et Viau, les épiceries les plus proches.

«Si on n’a pas un marché à distance de marche, le coût sur un budget s’en fera sentir, car les gens devront prendre leur voiture ou se procureront des aliments dans des endroits où ils sont plus dispendieux, comme des dépanneurs», explique Claude Doyon, cadre intermédiaire au centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de l’Est-de-l’Île-de-Montréal.

En plus d’avoir un impact financier, la disparition de l’épicerie et donc d’aliments nutritifs et sains à proximité aura également des conséquences sur la santé des résidents, souligne M. Doyon.

«À long terme, ça pourrait mener à de l’embonpoint, au diabète et même à un cancer. Ce qui semble bénin au départ peut mener à de grave problème de santé», indique M. Doyon.

À l'angle des boulevards Lacordaire et des Grandes-Prairies, de nombreuses chaînes de restauration rapide se succèdent.
À l’angle des boulevards Lacordaire et des Grandes-Prairies, de nombreuses chaînes de restauration rapide se succèdent.

Selon des données publiées en 2013, plus d’une personne sur cinq sur le territoire du centre de santé et de services sociaux Saint-Léonard–Saint-Michel, l’ancien CIUSSS, souffrait d’obésité, la plus forte proportion à Montréal. Si on y ajoute les gens souffrant d’embonpoint, le taux augmente à 56%, comparativement à 43% pour le territoire métropolitain.

Solution
En attendant l’arrivée éventuelle d’une nouvelle épicerie, les organismes d’aide alimentaire doivent donc trouver une solution pour offrir de la nourriture nutritive et saine dans ce secteur.

«Le dépannage alimentaire n’est pas la meilleure idée dans ce type de situation. C’est très utile en cas de crise, mais il ne permet pas de développer une forme d’autonomie», estime M. Doyon.

La Table ronde avait mis en place un marché ambulant au cours des dernières années. Le camion de nourritures circulait dans l’arrondissement pour offrir des aliments frais et abordables aux résidents. Toutefois, un manque de financement a mis fin au projet.

Malgré tout, M. Cousineau dit qu’il suivra le dossier de près et se penchera, avec d’autres organismes, à trouver une nouvelle idée pour répondre à la demande.

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