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Spécial 15 ans: Ils sont passés par Métro

Photo: Métro

Métro a effectué un important virage numérique ces derniers mois. Notre site internet est désormais alimenté 7 jours sur 7, notamment de nouvelles exclusives, d’enquêtes journalistiques, d’outils interactifs et de vidéos. Nous avons également lancé le site Curiocité, où les lecteurs nous posent des questions auxquelles nos journalistes répondent dans des articles. Mais parce que le passé est garant de l’avenir et que Métro ne serait pas ce qu’il est sans ses bâtisseurs, l’actuel rédacteur en chef, Yannick Pinel, a demandé à ses prédécesseurs des 15 dernières années de vous raconter notre journal.

Marc-André Dumont – Rédacteur en chef de 2001-2003

ACTU_Redac chef Marc-André Dumont_c100Aujourd’hui : Directeur général et entraîneur-chef des Screaming Eagles du Cap-Breton, dans la LHJMQ

Tout a commencé dans la cafétéria du bureau administratif des Hebdos Transcontinental Saint-Laurent. Le bail sur l’avenue du Président-Kennedy n’était pas signé, et il fallait installer la salle de rédaction quelque part! Les tables à manger ont été converties en pupitres, les ordinateurs éparpillés et les imprimantes déposées sur les comptoirs. En un tour de main, notre salle de rédaction était fonctionnelle. La bonne nouvelle, c’est que la cafetière n’était pas loin! Car de longues journées et soirées attendaient la salle de rédaction du nouveau quotidien que les Montréalais allaient adopter spontanément. Il n’était pas rare de voir les premiers journalistes et chefs de pupitre se pointer au bureau vers 9 h le matin afin de perfectionner la «méthode» Métro, même s’ils n’avaient quitté les lieux qu’après minuit la veille. Des coordonnateurs provenant des salles de rédaction de Toronto, de l’Angleterre et de l’Argentine étaient sur place à des fins de formation et de soutien.

Le soir du 28 février 2001, c’est la fébrilité dans la cafétéria. Cette fois-ci, le journal que nous préparons sera publié «pour vrai». Les répétitions générales sont terminées. Ce premier numéro sera imprimé et livré. Il portera le titre de «Volume 1, numéro 1». Au moment de transférer la dernière page à l’imprimerie, nous avons ressenti un sentiment de satisfaction indescriptible. Tous avaient le même pressentiment que Métro Montréal serait un grand succès.

Jean Roy – Éditeur adjoint de 2002 à 2003

RoyAujourd’hui : Directeur de l’information à l’agence de presse La Presse canadienne

Une anecdote? Je me souviens de la première fois où je suis entré chez Métro pour y travailler avec la jeune équipe de l’époque. Un des patrons m’avait prévenu : «Tu vas voir, ils sont étourdissants!» Et de fait, j’ai vu les yeux lumineux et l’enthousiasme contagieux de la jeune équipe réunie pour me rencontrer, et qui avait lancé ce nouveau produit sur le marché montréalais quelques mois plus tôt.

En fait, tout le monde ensemble, on ne pouvait faire autrement qu’être heureux et travailler fort pour faire grandir le nouveau-né.

Quinze ans plus tard, en regardant le produit qui est livré quotidiennement, il est facile de voir que le flambeau s’est passé d’une main à l’autre et que la fougue et le dynamisme sont toujours là.

Le résultat : Métro a fait sa place et est devenu au fil du temps un joueur majeur incontournable dans le marché des médias montréalais.

Corinne Sorin – Rédactrice en chef de 2003 à 2005

ACTU_Redac chef Corinne Sorin_c100Aujourd’hui : Directrice de l’agence CoKom à Paris

Métro, c’est certainement une de mes aventures professionnelles les plus enrichissantes et excitantes. Je me souviens que tout a commencé en secret, d’abord des rendez-vous dans un grand hôtel montréalais, puis une mise en route dans une cafétéria du boulevard Lebeau à Ville Saint-Laurent, serrés les uns contre les autres, jusqu’à la fameuse nuit du 28 février au 1er mars 2001 où, pour la première fois, le 17e journal Métro dans le monde, mais le premier francophone, sortait des presses. Un pari fou pour certains, une démarche courageuse pour d’autres, et pour nous, l’équipe, une fierté incommensurable. Il est vrai que lancer un journal, ça n’arrive pas souvent dans la carrière d’un journaliste, qui plus est, un quotidien!

Avec le recul, lorsqu’on me demande de raconter un moment marquant du journal, il est certain que je ne peux pas passer à côté du 11 septembre 2001. L’événement, aussi dramatique qu’il ait été, a fait monter en chacun d’entre nous une adrénaline à un niveau rarement atteint dans une salle de rédaction. Nous étions tous sur le pont : même ceux et celles qui étaient en congé sont venus au bureau. Parce que cette journée-là, nous avons tous compris que l’Histoire s’écrivait en direct.

Claude-Sylvie Lemery – Rédactrice en chef de 2005-2007

ACTU_Redac chef Claude Sylvie Lemery_c100Aujourd’hui : Directrice des communications et du marketing à Pointe-à-Callière, musée d’archéologie et d’histoire de Montréal

Une des formules originales développées par Métro, celle de rédacteur en chef invité, demeure pour moi un merveilleux souvenir de mon passage à titre de rédactrice en chef. D’abord popularisée par Métro France, cette série mensuelle a été inaugurée à Montréal en 2006. À ma connaissance, aucun autre média n’avait tenté le coup dans la métropole québécoise.

L’expérience s’est avérée extraordinaire : dès les premières parutions, les invités, stars d’un soir en quelque sorte, tout comme les lecteurs, ont adoré cette formule. Les vedettes découvraient l’envers du décor, celui de la confection d’un journal, et les lecteurs du journal apercevaient grâce à cette présence inhabituelle une facette méconnue de leur artiste préféré.

La petite équipe de rédaction et moi-même avons donc eu la chance d’accueillir à la barre du quotidien les Denis Drolet, DJ Champion, Yves Desgagnés, Luck Mervil, Chloé Sainte-Marie et Daniel Boucher. Tous sont venus diriger la salle de rédaction en commentant des sujets politiques, culturels, internationaux et sportifs. Ces souvenirs sont remplis de fous rires, mais sont aussi associés à des événements tragiques. La journée où les Denis Drolet devaient se pointer dans la salle de rédaction, une fusillade faisait deux morts au Collège Dawson, le 13 septembre 2006. Exit les Denis Drolet ce jour-là!

Pour le reste, Métro est resté un incubateur où les initiatives heureuses ont toujours eu leur place.

Eric Aussant – Rédacteur en chef de 2007-2014

ACTU_Redac chef Eric Aussant_c100Aujourd’hui : Directeur régional de l’information chez TC Media – Montérégie Ouest-Estrie

Je retiens de mes quelque 10 ans chez Métro la rencontre de gens de grand talent et un peu fous. Car il faut être un peu fou pour concevoir chaque jour un journal – et aujourd’hui alimenter les multiples plateformes − avec une toute petite équipe. Il faut se serrer les coudes, être brave et donner le meilleur de soi-même, en plus.

Quand je pense à Métro, il me revient ses éditions spéciales. Il y en a eu plusieurs au fil des 15 ans d’existence de Métro. On m’a beaucoup parlé du premier spécial bonheur, imprimé sur un fond jaune, et des journaux conçus avec des rédacteurs en chef invités internationaux comme Karl
Lagerfeld et Lady Gaga.

L’édition la plus marquante, selon moi, c’est celle du journal du futur. C’était le 20 septembre 2011. Le journal était séparé en deux : le journal du jour d’un côté et celui du futur de l’autre. On avait demandé à nos lecteurs de se projeter 20 ans en avant et d’inventer des nouvelles. Ils avaient été nombreux à participer et s’étaient montrés particulièrement inspirés.

Je me souviens de plusieurs nouvelles. Il y avait le lancement du iBrain, sorte de puce insérée dans le crâne permettant au cerveau d’être branché directement à l’internet. Il y avait aussi les Nordiques, champions de la Coupe Stanley. Et la une parlait d’un projet de tunnel sous Le Plateau.
C’était un vrai beau projet. À l’époque, René Homier-Roy l’avait utilisé pour un long segment à son émission du matin, à la radio de Radio-Canada, en vantant l’idée.

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