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Marie-Soleil Dumouchel: La première aspirante pompière noire à Montréal

Photo: Chantal Levesque/Métro

Marie-Soleil Dumouchel est la première femme noire à suivre, depuis l’an dernier, un programme d’études pour devenir pompière dans la grande région de Montréal. Elle s’implique maintenant afin de ne pas être la dernière.

Métro a rencontré Marie-Soleil dans un centre de formation du Service de sécurité incendie de Montréal (SIM). La Montréalaise espère que cet organisme sera son futur employeur, elle qui caresse le rêve d’être pompière depuis son plus jeune âge.

Au secondaire, son orienteur l’a pourtant découragée. «On me disait : tu es une fille, tu vas avoir de la misère, s’est rappelé la jeune de 19 ans. On me recommandait d’aller en travail social, mais ce n’est pas pour moi. J’ai besoin de bouger.»

Il faut dire que le milieu des pompiers est très homogène. Au SIM, à peine plus de 1,2 % des pompiers sont des femmes, et environ 0,8 % appartiennent à des minorités visibles. À l’Académie des pompiers de Mirabel, où Marie-Soleil est en train de compléter un diplôme d’études professionnelles (DEP), il y a à son souvenir cinq filles et six représentants de minorités culturelles sur une centaine d’étudiants.

«Avant Alberto, je n’avais jamais vu un pompier noir. Quand les gens ne voient pas un modèle qui leur ressemble, ils ne pensent pas à pratiquer un métier, ou bien ils pensent que ce n’est pas pour eux», émet Marie-Soleil comme hypothèse pour expliquer cette quasi-absence de femmes et de minorités visibles chez les pompiers.

Alberto Syllion, c’est l’un des neuf pompiers noirs du SIM. Il fait partie de l’équipe mise en place à l’automne 2015 pour promouvoir la diversité dans la sécurité incendie, notamment par le biais de visites et de séances d’information dans les écoles et les organismes communautaires. Marie-Soleil a déjà commencé à s’impliquer dans ce groupe. Elle sera mentor au cours des journées d’initiation à ce métier au Collège Montmorency, les 7 et 8 mai prochain.

«Si je fais du bruit et que j’en parle, ça va peut-être en motiver d’autres. En 2017, j’espère que je ne serai plus la seule, surtout à Montréal, où la diversité est grande», a-t-elle souhaité. L’aspirante pompière estime que le soutien de cette équipe l’aide à se sentir moins seule devant les difficultés.

«Au début de l’année, beaucoup d’étudiants se présentaient en disant que leur père était pompier, se rappelle-t-elle. J’avais l’impression que tout le monde connaissait quelque chose là-dessus, sauf moi, parce que je viens d’un milieu différent.»

«Je suis fière, mais en même temps, je ne trouve pas ça normal d’être la première en 2016.» -Marie-Soleil Dumouchel, première pompière noire à Montréal

Aujourd’hui, Marie-Soleil a beaucoup plus confiance. Les professeurs et les étudiants ont été très accueillants. Elle a été présélectionnée pour suivre le programme de sécurité incendie au Collège Montmorency, qu’il est nécessaire de compléter pour pouvoir travailler dans une grande ville comme Montréal.

«Ce qui me fait peur actuellement, c’est la manière dont mes futurs collègues vont réagir, a-t-elle confié. Mon parcours ne sera pas facile, mais je vais passer au travers.»

En chiffres

Le Service de sécurité incendie de Montréal compte 2 400 pompiers, dont:

  • 31 femmes
  • 19 personnes appartenant aux minorités visibles
  • 9 hommes noirs
  • 4 Autochtones

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