3 M$ pour la recherche sur les maladies rares
L’Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM) recevra 3 M$ en financement supplémentaire au cours des cinq prochaines années grâce au budget provincial. Cette somme permettra la recherche dans deux domaines: les maladies rares chez les adultes et les biomarqueurs. L’organisme espère que ce soit un levier pour intéresser des investisseurs privés.
«Quand le gouvernement du Québec investit dans ta recherche, c’est une marque de confiance. Ça témoigne de la crédibilité de ce qu’on fait et ça aide à amasser des fonds du côté privé, mais aussi du gouvernement fédéral par la suite», explique le directeur de l’unité de recherche, Tarik Moroy.
Dès cette année, une clinique sur les maladies auto-immunes rares démarrera, avec une équipe de cinq à 15 employés.
«L’équipe va dépendre du directeur de recherche. On a déjà de l’espace dans nos locaux, il faut seulement embaucher et acheter le matériel nécessaire pour la recherche. On en aura aussi une en fibrose kystique. D’autres suivront», indique M. Moroy.
Les patients proviendront d’un partenariat déjà établi entre l’hôpital pour enfants Sainte-Justine, le Centre hospitalier universitaire de Montréal (CHUM) et l’IRCM.
«On veut développer un modèle pour la gestion du transfert des ados atteints de maladies rares vers le réseau pour les adultes. Actuellement, lorsqu’ils atteignent la majorité, ils se retrouvent sans médecin ou sans suivi», souligne le chercheur.
De plus, plusieurs de ces malades n’atteignaient pas l’âge adulte, il y a 20 ans.
«Avec les progrès de la médecine, ils peuvent vivre jusqu’à 50-60 ans avec ces maladies, mais de nouvelles complications font surface à l’âge adulte et on les connaît peu», fait valoir M. Moroy.
Les deux tiers du financement seront accordés à ce volet.
Biomarqueurs: la science de demain
Une autre partie du financement permettra la recherche sur un champ en pleine effervescence, tant chez les cliniciens que pour les entreprises pharmaceutiques: les biomarqueurs, un indicateur que les médecins vérifient pour suivre l’évolution d’une maladie.
Ces éléments qui peuvent être des protéines, hormones, profils génétiques ou autres permettent d’identifier le meilleur traitement pour un patient, en fonction de son profil.
«Les études nous démontrent déjà que 30% des patients ne répondent pas aux traitements. On soigne tout le monde de la même façon et ce n’est pas efficace. On peut penser à un enfant leucémique qui ne réagit pas aux traitements et on ignore pourquoi», observe le directeur de l’IRCM.
Parmi les 35 groupes évoluant déjà dans le centre de recherche, plusieurs s’intéressent déjà à la question.
«Il y a déjà des biomarqueurs qui semblent prometteurs, mais il faut valider avec des cohortes de patients et c’est ce qu’on va faire. On a une technique où on utilise la spectrométrie de masse, qui nous permet avec un seul échantillon sanguin, d’aller beaucoup plus en profondeur», soutient le chercheur.
L’industrie pharmaceutique démontre aussi beaucoup d’intérêts sur la question, puisque le tout permettrait de rendre les médicaments et traitements plus efficaces.
L’IRCM envisage déjà d’appliquer cette recherche à une cohorte de patients sur le cholestérol.