Soutenez

Les déchets d’une épicerie transformés en compost

Les produits frais invendus du marché Provigo de L’Île-des-Sœurs ont une deuxième vie. Ceux qui sont encore bons à la consommation sont donnés à Moisson Montréal, mais ceux qui ne le sont pas retournent à la terre et sont transformés en compost.

Depuis un an, l’épicerie participe à un programme qui a permis de détourner 27 tonnes de matières organiques de l’enfouissement grâce à un partenariat avec les Serres Gabriel de l’île Perrot.

«C’est essentiel qu’on fasse ce genre d’initiative, on doit être des citoyens responsables et c’est très important pour notre société le développement durable», soutient le responsable des contrats de services et de recyclage de Loblaws, qui gère la bannière Provigo pour le Québec, Luc Briand.

Le compost permet aux administrateurs des 230 arpents de terre des Serres Gabriel d’améliorer la constance de leur sol. Le centre de compostage que la ferme a dû bâtir afin de transformer les résidus organiques représente tout de même un investissement de 100 000$.

«C’est surtout rentable pour la qualité de la terre, parce que ça demande beaucoup de temps effectuer le brassage du compost», explique le fils du fondateur des Serres Gabriel, Stéphane Gabriel.

Modèle avant-gardiste
«On a été les premiers à mettre au point un programme qui assure toutes les étapes de la logistique pour que les entreprises puissent composter», estime Michel Dufour, le président de l’entreprise AZN2, avec laquelle la chaîne Loblaws travaille pour le compostage des restes d’une trentaine de ses magasins depuis 2009.

Le modèle de son entreprise permet de «boucler la boucle», puisqu’il crée un cycle producteur-épicerie-producteur selon lui. «Les fermes ont besoin de compost et on vit une crise au Québec. Le compost est souvent jeté par les entreprises au lieu d’être utilisé par les producteurs», souligne M. Dufour.

Les Serres Gabriel, qui produisent des fleurs et des légumes, peuvent ainsi remplacer leurs fertilisants chimiques habituels par cet engrais naturel.

Les épiceries participantes au programme économisent environ 25 $ par tonne de résidus par rapport à l’enfouissaient. La somme de ces économies est ensuite remise aux petits producteurs qui doivent traiter les résidus reçus.

Gaspillage alimentaire
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture estimait en 2013 que 1,3 milliard de tonnes de nourriture étaient gaspillées chaque année dans le monde. Ces pertes représentent des coûts économiques directs de 750 G$ par an.

Le Québec prévoit bannir l’enfouissement des matières organiques d’ici 2020.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.