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C2 Montréal: les affaires au bénéfice des marginaux

Photo: Arianne Bergeron/Collaboration spéciale

En plus de permettre de faire de l’argent, l’entrepreneuriat peut aider les personnes les plus marginalisées de la société. C’est le pari qu’ont fait – avec succès – plusieurs conférenciers de l’événement d’affaires C2 Montréal, qui se déroule à guichet fermé jusqu’à jeudi. Métro vous en présentera quelques-uns durant les trois prochains jours. Aujourd’hui: Mark Brand, le passionné.

Mark Brand a commencé sa conférence en demandant à chaque membre de l’auditoire de s’engager à rendre le monde meilleur avant de le quitter. Idéaliste, direz-vous? Sa volonté de changement l’a amené à la tête d’une douzaine de projets d’économie sociale, principalement des restaurants, dont sept sont toujours actifs.

Parmi ceux-ci, la boucherie-restaurant Save on Meats, qu’il a reprise en 2009. Situé dans un quartier pauvre de l’est de Vancouver, le commerce emploie des personnes ayant des limitations à l’emploi, qu’il s’agisse de leur condition sociale ou d’un handicap quelconque.

«Voici mon ami Michael, qui travaille avec moi depuis huit ans maintenant, a expliqué M. Brand en désignant une photo projetée derrière lui. C’est l’un des piliers de notre entreprise. Il travaille plus fort que tout le monde que je connais. Il s’était éloigné de sa famille, étant tombé dans la drogue et l’alcool. Il n’avait pas de compte en banque. En se sentant utile, il a reconnecté avec sa famille.»

L’entrepreneur a aussi instauré un système de jetons. Les clients de son restaurant peuvent acheter des jetons pour 2,25 $ et les offrir à une personne dans le besoin. Ces derniers peuvent ensuite obtenir un sandwich auprès de Save on Meats. L’idée était d’amener les gens du quartier à interagir en surmontant la peur que le bénéficiaire aille s’acheter de la drogue ou de l’alcool.

«Je pensais en distribuer deux ou trois par jour. Le premier jour, ça a plutôt été 120, et nous sommes aujourd’hui à 90 000», s’est-il félicité.

Le restaurateur a aussi lancé en 2012 la fondation A Better Life, qui a pour objectif d’offrir des plats goûteux et nutritifs et des occasions d’emploi aux plus démunis.

M. Brand s’est dit impressionné de voir les nombreuses initiatives et actions d’entraide mises de l’avant par les jeunes d’aujourd’hui. «Je suis 100 % certain qu’on s’en va vers un monde meilleur», a-t-il conclu.

Allégations
Selon ce qui a été rapporté dans plusieurs médias de la Colombie-Britannique, la compagnie de Mark Brand est lourdement endettée et a fait l’objet de plusieurs poursuites dans les trois dernières années pour non-paiement de factures. «La poursuite de Sysco Foods (fournisseur de Save on Meats) s’est réglée hors-cour. Quant aux autres, elles ont été réglées dans le respect», précise l’entrepreneur.

La dernière poursuite en date l’oppose au Vancouver Community College, qui l’accuse d’avoir mal utilisé des fonds transmis pour le projet Vancouver Incubator Kitchen. «La cour ne s’est toujours pas prononcée. Nous travaillons fort pour régler ce différend avec ce partenaire d’affaires des quatre dernières années. Rappelons que nous sommes appuyés par la Ville de Vancouver dans ce projet. Notre travail est difficile et, comme toutes les autres entreprises, nous nous butons à des obstacles que nous finissons par surmonter», termine M. Brand.

 

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