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Dure année pour le CUSM: 42 M$ de déficit

Photo: Archives Métro

L’année 2015-2016 a été difficile pour le Centre universitaire de santé McGill (CUSM), comme en témoigne le déficit de 42 M$ que ses dirigeants ont présenté mardi soir en assemblée générale annuelle.

L’année financière, qualifiée de «turbulente» par le président du conseil d’administration Claudio Bussandri, a débuté avec un grand déménagement vers un méga-hôpital tout neuf, en pleine période de restructuration du réseau de la santé.

Les divers services de l’hôpital, notamment l’urgence, sont significativement plus fréquentés que ce que prévoyait son plan clinique, qui détermine le financement accordé par le ministère de la Santé et des Services sociaux. Le taux d’occupation des lits est de 92,33% en moyenne, alors que le ministère octroie le financement sur une base de 85%. L’hôpital accueille également des patients plus sévèrement malades. Là-dessus se sont ajoutées des compressions budgétaires de 21 M$, qui ont «rendu les choses très difficiles», d’après les mots de M. Bussandri.

Pour faire face à cette crise budgétaire, l’établissement a dû adopter diverses mesures qui inquiètent les patients. «Dans les derniers temps de mon mandat, on ne parlait plus de couper dans le gras, mais de scier dans l’os», a commenté Pierre Hurteau, coprésident du comité des patients du CUSM, qui était sur le conseil d’administration jusqu’à récemment.

Par exemple, dans la dernière année, seules 9 des 13 salles d’opérations ont été ouvertes. Durant la prochaine période estivale, ce nombre va diminuer à 5. Le président-directeur général, Normand Rinfret, croit que ce nombre sera suffisant pour répondre à la demande. Pourtant, la durée moyenne d’attente pour une chirurgie oncologique à l’Hôpital Royal Victoria (situé dans le méga-hôpital) est de 44 jours, ce qui est bien en dessous de la cible ministérielle de 28 jours.

«Avec le cancer, la rapidité de la chirurgie est très importante, s’est indigné M. Hurteau. Ceux qui disent que tout va bien sont à côté de la plaque!»

Pendant l’été, le nombre de chambres disponibles sera également diminué. Par ailleurs, le CUSM a acquis de l’équipement de pointe qu’ils n’ont pas pu mettre en opération par manque de budget.

«Quand vous avez des patients plus malades, ça vous prend plus d’argent pour les traiter. Et ça, c’est ce qui est inquiétant.» –Normand Rinfret, président-directeur général du CUSM

Les dirigeants du CUSM planchent sur un plan de retour à l’équilibre budgétaire.

«Nous avons identifié plusieurs endroits, représentant environ 46 M$, pour lesquels nous n’avons peut-être pas atteint les meilleurs standards de performance, a expliqué son président-directeur général, Normand Rinfret, soulignant que l’année du déménagement était une année particulière. Par exemple, il y a peut-être des établissements de santé qui réussissent à faire un remplacement de la hanche pour moins cher. Pourquoi le font-ils moins cher? Il y a des économies à faire.»

En collaboration avec des partenaires du réseau, le CUSM travaille aussi à diminuer son volume de patients en dirigeant certains d’entre eux vers d’autres ressources.

M. Rinfret a également appelé le gouvernement à fournir un financement approprié à son établissement.

Gaétan Barrette ne semble pas vouloir apporter une aide particulière au CUSM. Questionnée par Métro à ce sujet, l’attachée de presse du ministre s’est contentée de mentionner que le CUSM devait présenter un plan de retour à l’équilibre budgétaire.

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