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Jeux de la communication: scandale à l’UQO

Photo: Photo: TC Media – Laurence Gagnon

Une activité organisée par les responsables des Jeux de la communication de l’Université du Québec en Outaouais a créé un véritable tollé sur les médias sociaux en raison de son caractère douteux que plusieurs attribuent à la culture du viol.

Les 12 travaux d’Hercule, une liste de défis à caractère sexuel, s’est retrouvée à être distribuée dans tout le campus de l’UQO. Embrasser une fille pour 1 point, participer à un concours de wet t-shirt pour 2 points ou prendre un shooter dans une craque de seins pour 3 points étaient quelques-uns des défis à accomplir pour gagner les faveurs des chefs des Jeux. La récompense? L’espoir d’être choisi dans la délégation 2017 de l’UQO aux JDLC.

«Ça va à l’encontre des valeurs de l’université et de notre code de conduite. On va faire une enquête pour savoir ce qui s’est passé et on va agir en conséquence, a déclaré le recteur de l’UQO Denis Harrisson. Ce genre de blague-là n’a pas sa place.»

Le jeu n’a toutefois pas eu lieu jeudi soir, après que plusieurs étudiants aient manifesté leur mécontentement. Les responsables du bar étudiant Le Tonik, où l’événement avait lieu, ont affirmé à Radio-Canada qu’ils ont demandé aux organisateurs de quitter la salle dès qu’on les a mis au courant de l’activité.

Le recteur n’a pas encore décidé des sanctions qui seraient imposées aux organisateurs des Jeux. Il n’a toutefois pas nié que l’annulation de la participation de la délégation aux JDLC était possible et que l’université pourrait suspendre son financement. L’université entend rencontrer les responsables de l’activité afin d’entendre leur version des faits.

Comme 16 autres universités, l’UQO participe à la campagne Sans oui, c’est non, qui vise à sensibiliser les étudiants universitaires au consentement et à la culture du viol.

Les étudiants réagissent
Nicholas Lucas-Rancourt, vice-président de l’Association étudiante du module de l’Éducation, croit que la culture du viol n’est pas prise au sérieux.

«La culture du viol ce n’est pas un mythe, c’est généralisée dans la société. C’est grave et il faut une réaction rapide et forte pour que ces gestes-là n’arrivent plus.» De son côté, le jeune homme a reçu des messages d’excuse de la part des organisateurs. Toutefois, il n’a jamais été question d’une «blague mal interprétée», comme les organisateurs ont affirmé en entrevue à Radio-Canada.

Valérie Lafrance, présidente du Comité des femmes de l’UQO, croit que l’Université a un gros travail à faire. «Il y a un gros travail d’éducation à faire. La campagne (Sans oui, c’est non), ça fait un an et ce n’est pas encore sur le site web de l’Université.»

Sa collègue Camille Leclerc croit que des sanctions importantes doivent être imposées pour éviter que de telles situations se reproduisent. «Cet événement-là, il n’est pas isolé. C’est pour ça qu’on appelle ça une culture : c’est dit, c’est senti. Ça pourrait pénaliser des gens qui ne sont pas responsables du concours, mais ça fait longtemps qu’on en parle et que rien ne change donc ça prendrait une mesure drastique pour des changements drastiques.»

Le recteur de l’UQO Denis Harrisson ne croit pas que les événements fassent nécessairement partie de la culture du viol.

La réponse des organisateurs
Au moment d’écrire ces lignes, les chefs des JDLC UQO, Érik Colto, Félix Paquet et Moke Langevin, n’avaient pas encore commenté les événements. Sur leur page Facebook, plusieurs étudiants leur ont reproché d’effacer leurs commentaires de mécontentement.

L’Association générale des étudiants, l’AGE-UQO, a immédiatement réagi.

«Ainsi, l’AGE-UQO prend la décision immédiate de suspendre tout financement ayant été accordé dans le cadre de la compétition des Jeux de la Communication. Afin d’établir des sanctions appropriées, le conseil exécutif planifiera sous peu une rencontre avec les individus responsables.»

Le comité organisateur des Jeux de la communication pour l’ensemble du Québec à quant à lui fait parvenir un communiqué pour se dissocier des 12 travaux d’Hercule. Il a également contacté les autres délégations et Denis Harrisson pour leur offrir son soutien dans l’affaire. «Le CO a toujours eu à cœur d’encourager la relève à participer dans un cadre éducatif, sain et respectueux envers les deux sexes, et il en va ainsi pour l’avenir.»

D’autres délégations, comme celle de l’Université de Montréal, ont simplement demandé la démission des chefs de l’UQO.

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