Des investissements demandés dans les saines habitudes de vie
Un nouveau regroupement de 100 organisations lancé mardi réclame des investissements importants du gouvernement dans la promotion des saines habitudes de vie.
Pour ce faire, le Regroupement pour un Québec en santé propose que les taxes sur les cigarettes soient haussées pour représenter 70% de leur coût et que celles sur les boissons sucrées représentent 20% de leur coût, ce qui correspond aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé.
Selon les calculs du Regroupement, environ 2,6G$ sur cinq ans pourraient ainsi être dégagés et investis dans des mesures comme l’ajout d’équipement pour la pratique de loisirs actifs, des changements dans les menus offerts aux élèves et l’installation de fontaines d’eau dans les parcs.
Parmi les membres, on retrouve notamment la Fédération québécoise des municipalités, des directions régionales de santé publique, l’Ordre professionnels des diététistes et la Société canadienne du cancer. Ils se sont regroupés parce qu’ils jugent préoccupante la progression de l’obésité, des cas de cancer et des maladies chroniques, ce qui engendre des coûts financiers et humains importants.
«Les gens veulent vivre plus sainement, mais ils ont de la difficulté à intégrer certaines habitudes dans leur vie quotidienne. Ils veulent être soutenus», a affirmé la championne olympique Sylvie Bernier, membre de l’exécutif du Regroupement.
Les idées pour leur venir en aide ne manquent pas. «On pourrait distribuer des coupons pour les fruits et légumes pour aider les familles à faire face à la hausse des prix de ses produits, a proposé le Dr Martin Juneau, directeur de la prévention à l’Institut de cardiologie de Montréal. On pourrait aussi donner des subventions aux producteurs de fruits et légumes.»
Josée Bouchard, présidente de la Fédération des commissions scolaires, estime pour sa part qu’il manque de subventions pour la réfection des cours d’école, des parcs et des gymnases, de même que pour la création de repas santé dans les cafétérias.
Jusqu’à présent, l’action du gouvernement est plutôt allée dans le sens contraire de leurs revendications en réduisant le budget alloué à la santé publique. Mais le Regroupement compte sur le nombre et la crédibilité de leurs membres pour convaincre cette fois le gouvernement. «On n’est pas les derniers venus, on est des grosses organisations qui travaillent depuis des années», a argué Pierre Lavoie, cofondateur du Grand défi Pierre Lavoie.
La ministre déléguée à la Santé publique, Lucie Charlebois, travaille actuellement à une politique de prévention en santé. Elle a toutefois rejeté la solution financière du Regroupement. «Je n’ai pas l’intention de parler de taxation, j’ai plutôt l’intention de parler de prévention, mais ça ne veut pas dire que pour toujours on ne parlera pas de taxation», a-t-elle dit aux journalistes mardi.