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Sale temps pour les pipelines au Canada

Photo: Josie Desmarais/Métro

L’opposition aux pipelines au Canada s’étend. Lundi, une cinquantaine de manifestations étaient au menu, dont neuf au Québec, pour demander au premier ministre Justin Trudeau de ne pas donner son aval au projet d’extension de l’oléoduc Trans Mountain, entre l’Alberta et le port de Vancouver.

Le projet de 6,8G$ de la compagnie Kinder Morgan est incompatible avec les promesses environnementales de Justin Trudeau ainsi qu’au sujet du respect des droits des Premières Nations, clament les manifestants. Il permettrait de faire passer la capacité du pipeline de 300 000 barils par jour à 890 000.

Ce n’est pas la première rebuffade pour un projet de pipeline au Canada. Fin juin, un jugement de la Cour d’appel fédérale avait déjà battu en brèche une autorisation d’Ottawa pour le projet Northern Gateway d’Enbridge.

Le juge avait alors conclu que le gouvernement n’avait pas suffisamment consulté ni même pris en compte les droits des peuples autochtones dans le cadre des consultations pour ce projet de pipeline entre Edmonton et Kitimat, en Colombie-Britannique.

Au Québec, le projet Énergie Est est actuellement ralenti par la récusation des trois membres de l’Office national de l’énergie (ONÉ) censés piloter la consultation publique. L’indépendance de l’ONÉ, l’organisme fédérale censé encadrer les projets de pipeline, a même été remise en cause.

Quant au pipeline Trans-Nord, qui alimente l’aéroport de Montréal en carburant, il fait l’objet d’une diminution de pression dû au non-respect de certaines demandes de l’ONÉ. Deux membres de l’ONÉ recommandent même sa fermeture temporaire.

Lundi, Le Devoir révélait finalement que le pipeline 9B d’Enbridge, qui alimente Montréal en pétrole brut, avait fait l’objet de 63 réparations depuis sa remise en service il y a un an. Selon Richard Kuprewicz, un expert interrogé par Le Devoir et qui compte plusieurs années d’expérience dans l’industrie des pipelines, les multiples travaux menés en seulement quelques mois démontrent qu’Enbridge connaît des problèmes de dégradation avec le pipeline 9B. L’ONÉ n’est pas de cet avis et précise qu’il s’agit plutôt de 63 visites d’observation.

Exception
Seul le projet Keystone XL, de TransCanada, qui transporterait du pétrole de l’Alberta vers les États-Unis, pourrait se concrétiser. Bloqué par le président des États-Unis Barack Obama, il a désormais le soutien de Donald Trump, élu récemment.

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