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Syndicats: où est la qualité de vie au travail?

Photo: Mario Beauregard/Métro
Lia Lévesque, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

C’est bien beau de s’occuper des emplois à combler, mais Québec et les employeurs doivent aussi se préoccuper des employés actuels, surchargés de travail, constamment obligés de s’adapter aux changements et qui ont peur de perdre leur emploi.

Les conditions dans lesquelles on travaille comptent aussi, lancent à l’unisson les quatre centrales syndicales, à l’occasion du Rendez-vous national sur la main-d’oeuvre, qui se tient jeudi et vendredi à Québec.

À cause des réductions d’effectifs pour accroître le rendement dans les entreprises privées et des compressions budgétaires dans les services publics, les travailleurs qui restent en poste sont pressés comme des citrons, surchargés de travail. Il faut donc parler de la santé mentale des travailleurs, martèlent la FTQ, la CSD, la CSQ et la CSN.

«Ce qu’on observe dans nos milieux, c’est que le travail s’intensifie, que les conditions de travail se détériorent, que les emplois se fragilisent, que les contraintes sont accrues dans le rythme du travail. Il y a un sentiment d’insécurité qui est très grand chez plusieurs salariés — on pense à la perte de son emploi, aux changements organisationnels», a résumé François Vaudreuil, président de la CSD, au cours d’une entrevue avec La Presse canadienne.

Les défis à ce chapitre sont nombreux: conciliation travail-famille, organisation du travail, charge de travail, régimes de retraite à deux vitesses, reconnaissance des diplômes, employés surqualifiés et autres.

En santé mentale, «il y a peu de statistiques; il y a des signes que les risques psychosociaux dans les milieux de travail vont en grandissant, en raison de la dégradation des conditions de travail», rapporte M. Vaudreuil.

De plus, les travailleurs actuels doivent continuellement s’adapter: robotisation, numérisation, intelligence artificielle, changement de technologie.

«La main-d’oeuvre de demain, elle n’est pas juste sur les bancs d’école; la main-d’oeuvre future, elle est actuellement en emploi. Donc, il faut avoir des mécanismes de formation de la main-d’oeuvre adaptée à ceux qui sont déjà en emploi, dans le but qu’ils ne soient pas disqualifiés pour les emplois de demain, qu’ils soient capables de mettre à jour leurs compétences», plaide au cours d’une entrevue Daniel Boyer, président de la FTQ.

Et il faut aussi adapter les emplois d’aujourd’hui aux économies vertes, au développement durable, à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, puisque plusieurs industries seront touchées, notamment dans le transport, dans l’énergie, ajoute M. Boyer.

La question de la formation continue et de la formation professionnelle revient inévitablement sur le tapis.

«Ça fait 20 ans que les budgets à la formation des adultes, à la formation continue, sont des enveloppes fermées. On refuse des jeunes à la formation des adultes. Alors quand les employeurs disent qu’ils ont besoin d’une main-d’oeuvre qualifiée, permettons aux travailleurs actuellement en emploi de pouvoir aussi se qualifier. Là, c’est impossible», critique au cours d’une entrevue Louise Chabot, présidente de la CSQ.

Les quatre centrales revendiquent également l’adoption d’une loi cadre sur la conciliation travail-famille, une réglementation visant les agences de placement, des améliorations à la Loi sur les normes du travail, des bonifications au Régime des rentes du Québec et un rehaussement notable du salaire minimum.

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