Le commissaire de la GRC quittera son poste
OTTAWA — Le commissaire de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) quittera son poste à la fin du mois de juin.
Bob Paulson a annoncé lundi qu’il était temps pour lui de consacrer plus de temps à sa famille, après avoir passé 32 ans au sein du corps policier, dont les cinq dernières années au poste de grand patron de la police fédérale. Dans un message transmis à ses agents, M. Paulson se dit honoré et privilégié d’avoir oeuvré au sein de la GRC.
Le commissaire sortant précise que la GRC doit encore s’occuper de plusieurs problèmes, dont les allégations de harcèlement et les préoccupations liées à la santé mentale des employés. Il a aussi souligné l’importance de la formation et de la sécurité des policiers, des lacunes mises en lumière à la suite de la fusillade meurtrière de Moncton en juin 2014.
Trois agents avaient été tués et deux autres grièvement blessés par les tirs du forcené Justin Bourque. La GRC est poursuivie pour violations des normes du travail relativement à cette tragédie; elle devra se défendre en cour à compter d’avril.
Et la question controversée du droit d’association ou de syndicalisation des agents de la GRC n’est toujours pas réglée: un projet de loi, amendé par le Sénat, a été renvoyé en juin dernier à la Chambre des communes.
M. Paulson admet donc qu’il aura un printemps «occupé et stimulant» avant de passer le relais à son successeur.
Le ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, a remercié M. Paulson sur Twitter pour ses loyaux services.
Originaire de Lachute, dans les Basses-Laurentides, ce vétéran de la GRC avait pris le commandement de la police fédérale en 2011. Dès sa nomination par le gouvernement conservateur de Stephen Harper, il s’était engagé à prendre à bras le corps le dossier du harcèlement sexuel et de l’intimidation systémiques au sein de la GRC. Cette question a occupé une bonne partie de son mandat et demeure toujours un problème.
La Cour supérieure de l’Ontario a récemment blâmé sévèrement des officiers de la GRC qui avaient intimidé et freiné l’avancement d’un sergent parce qu’il aurait selon eux menti à propos de ses ambitions politiques. Le juge a ordonné des compensations de 141 000 $ pour le sergent Peter Merrifield.
Appelé à la barre, le commissaire Paulson a expliqué qu’on l’avait amené à croire que M. Merrifield était un employé insatisfait qui accusait ses supérieurs sans fondement.
Lorsqu’on a demandé la semaine dernière au premier ministre Justin Trudeau si M. Paulson avait toujours son soutien, il a répondu que le commissaire et lui avaient adopté la ligne dure face au harcèlement sous toutes ses formes. Il a aussi ajouté que des efforts doivent être encore consentis à ce chapitre.