L'action collective pour l'A-13 prend de l'ampleur
MONTRÉAL — La demande d’action collective déposée au nom de centaines de personnes coincées pendant des heures sur l’autoroute 13 dans l’ouest de Montréal lors de la tempête de la semaine dernière prend de l’ampleur: elle s’étend désormais à tous ceux qui sont demeurés bloqués sur un tronçon de la 520 Est et réclame plus d’argent pour ses victimes.
La poursuite vise la Sûreté du Québec, le gouvernement du Québec et la Ville de Montréal, dans le but de compenser les membres du groupe pour les «préjudices qu’ils ont subis en raison de ce cafouillage inexcusable» des autorités.
Initialement, la demande d’action collective avait été déposée en Cour supérieure jeudi dernier pour tous ceux qui sont restés pris sur l’autoroute 13, dans la nuit du 14 au 15 mars. À ce moment, un montant de 2000 $ avait été réclamé pour le préjudice moral subi par les victimes.
L’action a été amendée lundi pour notamment ajouter une réclamation de 500 $ par personne pour des dommages exemplaires et punitifs.
Bref, au total, un montant de 2500 $ est maintenant réclamé pour chaque victime.
«En fonction de l’information que l’on a, on comprend que l’atteinte est tellement importante au droit à la sécurité, puis les lacunes des opérations tellement importantes, que cela demande des dommages punitifs pour que cela ne se reproduise pas», a indiqué en entrevue Marc-Antoine Cloutier, l’un des avocats qui pilote l’action.
Certains sont restés pris dans la neige et le froid, sans eau ni nourriture, entre huit à dix heures, avait insisté Me Cloutier lorsque la demande initiale avait été déposée.
Des dommages matériels sont aussi demandés, mais ils varient selon ce que chaque personne a subi: on parle ici d’essence gaspillée, de bris aux automobiles, de pertes de rémunération ou de cargaison, entre autres choses.
L’autoroute 520 Est a été ajoutée car elle est devenue bloquée à la suite du refoulement de l’autoroute 13, dans les mêmes circonstances, a expliqué Me Cloutier.
Le plaignant, qui doit représenter toutes les victimes, a aussi été changé pour un autre. Il s’agit désormais de Gilles Beauchamp, qui tentait de se rendre chez lui le 14 mars, à la suite d’une blessure sportive. Il n’a toutefois pu rentrer à son domicile que vers 3h du matin, souffrant, car il n’avait pas d’antidouleurs avec lui, est-il allégué dans la procédure.
Il y aurait entre 600 et 800 victimes, selon l’évaluation de Me Cloutier. Il dit avoir été contacté par une cinquantaine de personnes bloquées sur la 520 et par plus de 300 sur l’A-13.
La cause pourrait être réglée à l’amiable, mais Me Cloutier avise qu’il n’acceptera pas «n’importe quoi»: «il faut que cela soit raisonnable et que cela permette d’indemniser les gens correctement».
Au nom du gouvernement, le premier ministre Philippe Couillard a présenté ses excuses, jeudi matin, aux gens ayant souffert des inconvénients majeurs causés par un manque de coordination dans les services relevant au premier chef du ministère des Transports et du ministère de la Sécurité publique.
Québec a aussi depuis déclenché une enquête externe pour comprendre ce qui a pu se produire pour engendrer un tel nombre de ratés observés dans la chaîne de commandement.