Steven Guilbeault: «Trump mène un combat d’arrière-garde»
Le directeur d’Équiterre, Steven Guilbeault, se veut rassurant après l’annonce de Donald Trump de retirer les États-Unis de l’accord historique de Paris signé par Barack Obama. Selon lui, les principaux pays mondiaux, dont le Canada, vont continuer de lutter contre le réchauffement climatique.
Cette annonce est-elle un recul important pour l’environnement?
Ce n’est certainement pas une bonne nouvelle, mais elle n’est pas aussi mauvaise qu’on peut l’imaginer. Trump a fait un geste symbolique pour sa base électorale. On s’y attendait et ce n’est pas une surprise. Mais les grandes villes américaines luttent déjà contre le réchauffement climatique et elles ne vont pas s’arrêter. Le Congrès avait aussi voté des crédits d’impôts pour favoriser les énergies renouvelables. Ça va continuer.
Ce geste pourrait-il néanmoins inspirer d’autres pays?
Peut-être qu’un ou deux pays vont suivre, mais ce seront des exceptions. La très grande majorité des pays vont poursuivre cette lutte. La Chine, l’Europe et le Canada l’ont déjà annoncé. Trump mène un combat d’arrière-garde, car la communauté internationale a pris conscience du problème. Des solutions existent, elles sont viables économiquement. La Californie, par exemple, offre plus d’emplois dans le domaine solaire que l’ensemble des États-Unis dans le domaine du charbon.
Croyez-vous à de nouvelles négociations?
J’en doute. Il y a eu une entente et elle va continuer, mais sans les États-Unis, qui rejoignent la Syrie et le Nicaragua qui n’avaient pas signé cette entente.
Cette décision peut-elle encore affecter les relations entre le Canada et les États-Unis?
Cette annonce ne changera rien du tout aux volontés de Justin Trudeau et de son ministère de l’Environnement. Ils ont été très clairs. Mais oui, ça va ajouter une couche de tension à des tensions déjà fortes entre Trudeau et Trump.