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Les marionnettes

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Le premier ministre Justin Trudeau et Perry Bellegarde, le Chef national de l’Assemblée des Premières Nations (APN). Photo: Sean Kilpatrick/La Presse canadienne

Cette semaine, le chef de l’Assemblée des Premières Nations du Canada, Perry Bellegarde, signait une entente avec le gouvernement Trudeau sur le dialogue de nation à nation. Fidèle à son habitude, il était tout sourire, laissant ainsi croire que le gouvernement respecte ses promesses.

Manipuler les leaders autochtones à grands coups de soupers d’État et d’apparitions publiques est une vieille technique qui semble très bien fonctionner. Ensuite, les médias avalent tout, comme si l’APN était représentative de nos nations. C’est ce que tout le monde a visiblement oublié lors de la signature de ladite entente : l’Assemblée des Premières Nations du Canada n’est pas une nation.

L’Assemblée des Premières Nations du Canada, une organisation créée par le gouvernement fédéral, semble être devenue un outil de celui-ci. Le scénario est le même : les hommes (car les femmes y sont sous-représentées) qui se retrouvent à la tête de l’APN deviennent les marionnettes du gouvernement, notamment en matière de développement du territoire. D’ailleurs, on se souviendra que Phil Fontaine est maintenant un lobbyiste pétrolier. On le voyait bien à l’aise aux côtés de Sophie Grégoire-Trudeau à la soirée électorale de Justin. Malgré les révoltes autochtones contre les projets d’oléoducs, Perry Bellegarde continue de sourire aux caméras aux côtés de Trudeau. Pas un mot sur Kinder Morgan. Par son inaction, celui-ci a mérité le surnom de «Perry Pipeline Bellegarde».

Le simple fait de critiquer ouvertement nos leaders devient ensuite un obstacle. Nos détracteurs se servent de nos propos pour justifier leur racisme et reprendre les stéréotypes sur les Autochtones. «Vous voyez bien que c’est de la faute de vos chefs ce qui vous arrive!» disent-ils. Par peur de représailles, beaucoup d’entre nous préfèrent garder le silence. Ces mêmes personnages se servent aussi des «vendus» pour faire taire les militants écologistes autochtones. Par manque d’autres ressources, beaucoup d’entre nous doivent travailler dans les mines ou l’industrie pétrolière pour mettre de la nourriture sur la table, et ce, à contrecœur. Ont-ils oublié que 122 nations se sont tenues debout il y a quelques mois contre les oléoducs?

Pour prendre le pouls de nos revendications, ce n’est pas vers l’APN qu’il faut se tourner. Contrairement à la croyance populaire, beaucoup de conseils de bande font un travail exemplaire. Les organisations qui offrent des services de première ou de deuxième ligne tiennent elles aussi un discours qui est plus près de la réalité. Les militants de première ligne, comme celle de Muskat Falls qui a atterri dans un pénitencier d’hommes la semaine passée, sont les premiers témoins de la violence que subissent celles et ceux qui se lèvent pour protéger nos droits. J’ai hâte qu’on cesse de plonger ces personnes dans l’ombre.

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