Une certification pour assurer la parité homme-femme sur les c.a.
MONTRÉAL — Une nouvelle norme a été créée pour soutenir les entreprises qui souhaitent accroître le nombre de femmes occupant des postes décisionnels : la Certification Parité.
«C’est un peu comme une ISO, explique la présidente de l’organisme La gouvernance au féminin, Caroline Codsi. On va mesurer le niveau de parité des entreprises. Pas uniquement au conseil d’administration et au conseil exécutif, mais dès les postes d’entrée pour s’assurer qu’on a un bassin de relève et que les entreprises permettent aux femmes de faire progresser leur carrière sans plafond de verre, sans plancher collant et sans iniquité sur le plan de leur salaire.»
La certification est valide deux ans et comprend quatre niveaux allant de bronze à platine. L’organisme fournira des conseils personnalisés aux entreprises pour les aider à gravir les échelons.
«(Seules les entreprises certifiées platine ont atteint une) zone de parité de 40 à 60 %, dans un sens comme dans l’autre, précise Mme Codsi. Si on avait ça comme critère, je peux vous dire qu’il y a très peu d’entreprises qui se certifieraient.»
«Notre objectif n’est pas de simplement se concentrer sur les entreprises qui ont tout compris, qui ont tout mis en place, mais aussi sur celles qui ont le souhait de changer, de progresser. Ce n’est qu’en étant inclusif qu’on va faire un changement», a-t-elle ajouté.
Pour le moment, les entreprises ayant plus de 400 employés au Québec peuvent soumettre leur candidature, mais l’organisme compte élargir ses critères l’an prochain pour englober les PME.
Déjà, des banques, des compagnies d’assurance, des entreprises minières et des cabinets d’avocats se sont lancés dans le processus de certification.
«Notre objectif, c’est d’avoir un impact rapide sur des entreprises qui vont avoir des milliers d’employés, qui vont mettre en place des politiques et des procédures pour faire une différence», explique Mme Codsi.
La certification existe dans plusieurs pays dans le monde, mais fait son apparition au Canada. «C’est quand même extraordinaire de penser que des pays comme le Pérou et le Maroc qui ont beaucoup de retard par rapport à nous quant à la place des femmes dans les entreprises ont créé des Certifications Parité», s’étonne Caroline Codsi.
Douze pour cent des sièges sur les conseils d’administration des sociétés inscrites à la Bourse de Toronto sont occupées par des femmes, selon un rapport des Autorités canadiennes en valeurs mobilières. En France, une loi imposant des quotas a permis d’accroître à 38 pour cent le nombre de femmes sur les conseils d’administration des grandes entreprises, selon un rapport de l’observatoire Ethics & Boards.