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Washington reporte à vendredi l’annonce d’autres mesures contre la CSeries

MONTRÉAL — Le département américain du Commerce a indiqué qu’il reportait à vendredi son annonce sur l’imposition de droits antidumping sur les avions CSeries de Bombardier.

Un autre chapitre de la dispute commerciale entre Bombardier (TSX:BBD.B) et Boeing (NYSE:BA) devrait s’écrire.

L’avionneur québécois a déjà fait savoir qu’il s’attend à voir Washington sanctionner une fois de plus sa famille d’avions commerciaux.

Le département du Commerce avait causé la surprise en annonçant, le 26 septembre, des droits compensatoires d’environ 220 pour cent — presque trois fois plus élevés que les 79,82 pour cent demandés par Boeing dans sa plainte déposée au printemps.

Après avoir initialement réclamé un droit antidumping de 79 pour cent, le géant de Chicago a relevé sa demande à 143 pour cent en affirmant que Bombardier avait refusé de fournir certaines informations au département du Commerce.

L’Association internationale des machinistes et des travailleurs de l’aérospatiale (AIMTA) a dit s’attendre à une “seconde attaque” de Washington contre l’industrie aéronautique québécoise.

Dans sa plainte, Boeing alléguait que ce sont les aides gouvernementales octroyées à Bombardier — comme l’injection de 1 milliard US dans la CSeries par Québec — qui ont permis à l’entreprise d’offrir de généreux rabais à Delta Air Lines. C’est ainsi que Bombardier aurait pu décrocher l’importante commande pour 75 appareils CS100 l’an dernier.

Les droits compensatoires visent les aides financières consenties à des entreprises, alors que le droit antidumping se penche sur les pratiques commerciales.

Une décision finale sur les droits dépendra d’une autre décision du département du Commerce en décembre. La Commission du commerce international des États-Unis devra également se prononcer quant à savoir si les pratiques commerciales de Bombardier ont nui à Boeing.

Depuis que Washington a sanctionné la CSeries, le premier ministre Philippe Couillard a haussé le ton à l’égard de Boeing. Celui-ci exhorte Ottawa à ne pas acheter “un boulon”, “une pièce” ou “un avion” de chasse Super Hornet de Boeing tant que ce litige commercial ne sera pas réglé.

La dispute commerciale entre Boeing et Bombardier en quelques dates:

— 27 avril: Le géant de Chicago demande au département américain du Commerce et à la Commission du commerce international des États-Unis (ITC) d’agir contre les pratiques d’affaires de Bombardier.

— 18 mai: Le département du Commerce confirme le début d’une enquête. Aussitôt, Ottawa réplique et remet en question ses approvisionnements militaires liés à Boeing, comme les nouveaux avions de combat Super Hornet.

— 9 juin: L’ITC donne son feu vert afin que Washington poursuive son enquête sur les ventes de CSeries au sud de la frontière.

— 28 juin: À la demande de Boeing, le département du Commerce accepte de retarder de deux mois, soit jusqu’au 25 septembre, le dévoilement de sa décision préliminaire sur d’éventuels droits punitifs.

— 4 septembre: Le président de la division internationale de Boeing, Marc Allen, affirme que le géant américain n’a aucune intention de faire marche arrière et retirer sa plainte contre Bombardier.

— 5 septembre: En discutant au téléphone avec le président américain Donald Trump, la première ministre britannique Theresa May plaide en faveur de l’avionneur québécois, qui compte plus de 4000 employés à Belfast, en Irlande du Nord.

— 13 septembre: Manifestation au centre-ville de Montréal de centaines de syndiqués du secteur aéronautique pour dénoncer la démarche de Boeing.

— 26 septembre: Le département américain du Commerce impose des droits compensatoires préliminaires d’environ 220 pour cent sur la CSeries, soit presque trois fois plus que ce qui était demandé par Boeing dans sa plainte.

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