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Pas de PTP à tout prix, martèle Justin Trudeau

Adrian Wyld / La Presse Canadienne Photo: Adrian Wyld
Andy Blatchford, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

HÔ-CHI-MINH-VILLE, Viêtnam — Le premier ministre Justin Trudeau a encore une fois martelé, jeudi, que le Canada ne signera pas un nouveau Partenariat transpacifique (PTP) dans l’urgence, notamment parce qu’il faut d’abord protéger davantage les cultures nationales, en prévoyant des exceptions culturelles.

Le sauvetage du PTP devrait dominer les discussions, en fin de semaine, au forum des pays faisant partie de la Coopération économique de l’Asie-Pacifique (APEC), au Vietnam.

Le PTP, un accord de libéralisation du commerce conclu à l’automne 2015 entre 12 pays du pourtour de l’océan Pacifique, est en péril depuis que le président Donald Trump a annoncé, en janvier, son intention d’en retirer les États-Unis. Les onze signataires restants tentent maintenant de sauver l’accord, et le gouvernement Trudeau veut en profiter pour le renégocier en y incluant des mesures «progressistes».

M. Trudeau doit d’ailleurs rencontrer vendredi ses homologues des pays signataires du PTP, à Da Nang, dans le centre du Vietnam, où se tiendra le forum de l’APEC en fin de semaine.

Mais lors d’une visite jeudi à l’Université Tôn Duc Thang d’Hô-Chi-Minh-Ville, la métropole vietnamienne, le premier ministre a répété encore une fois que le Canada ne se laissera pas forcer la main par les autres partenaires pour signer à tout prix un nouveau PTP. Devant quelque 1200 étudiants de l’université, M. Trudeau a expliqué que le Canada ne voyait pas d’urgence particulière à signer un accord avant d’être convaincu de prendre la bonne décision pour le Canada et pour le monde.

Protéger les cultures nationales

Le premier ministre a rappelé qu’il est un ardent défenseur du libre-échange et de la mondialisation, pourvu qu’ils profitent à tous. Il a par ailleurs expliqué longuement que le nouveau PTP devrait protéger davantage les cultures nationales, en prévoyant des exceptions culturelles.

«La culture est plus qu’un bien économique (…) Elle façonne l’identité d’une communauté et d’un pays», a-t-il soutenu.

En coulisses, un haut responsable canadien explique que le Canada ne tient pas à signer une entente dès vendredi simplement parce que tout le monde est là. Et si le Canada souhaite plus de temps, c’est notamment parce que les négociations pour un nouvel Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) sont loin d’être terminées, a indiqué ce responsable sous le couvert de l’anonymat. Ottawa souhaite donc des modifications au PTP, voire une exemption ou une lettre complémentaire, afin que cet accord ne puisse nuire au Canada, par inadvertance, peu importe l’issue des négociations pour un renouvellement de l’ALÉNA, a-t-il dit.

L’Australie, le Japon et Singapour ont déjà ratifié le PTP; après l’annonce du retrait américain, ces gouvernements ont fait pression sur leurs homologues pour ratifier l’accord en l’état. Les libéraux de Justin Trudeau, qui étaient dans l’opposition pendant les négociations, ont cependant soutenu que le retrait américain avait des ramifications importantes, et qu’il fallait maintenant rediscuter de l’accord.

Rencontre avec Aung San Suu Kyi

Le premier ministre Trudeau aura par ailleurs vendredi des entretiens bilatéraux avec la conseillère d’État du Myanmar, Aung San Suu Kyi, avant l’ouverture du forum de l’APEC. Aung San Suu Kyi, qui a été lauréate du prix Nobel de la paix en 1991, a été faite citoyenne honoraire du Canada en 2007, à l’époque où la junte militaire qui dirigeait le Myanmar la maintenait en détention dans sa résidence à Rangoun.

Elle a fait récemment l’objet de nombreuses critiques à travers le monde pour son mutisme face aux violences que subit la minorité musulmane de son pays. Environ 900 000 Rohingyas de l’État de Rakhine ont été contraints à l’exil au Bangladesh voisin.

M. Trudeau a poursuivi jeudi son voyage officiel au Vietnam en prenant part à une rencontre avec des gens d’affaires d’Hô-Chi-Minh-Ville, dont plusieurs font déjà des affaires au Canada. Le premier ministre a aussi visité l’édifice de la Bourse; c’est à lui qu’est revenu l’honneur de faire sonner la «cloche de la Bourse», une tradition qui annonce chaque jour l’ouverture des marchés.

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