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15 minutes de célébrité…

Chaque été nous apporte sa nouvelle récurrente. Il y a quelques années, c’était l’histoire des algues bleues qui polluaient je ne sais plus combien de plans d’eau au Québec. L’été suivant, c’était les records de pluie qui étaient battus quotidiennement. Malheureusement, de la manière où vont les choses, on se souviendra de l’été 2012 à cause du nombre alarmant de noyades. Surtout celles des petits.

Chaque soir, j’ai l’impression qu’on ouvre les bulletins de nouvelles avec une nouvelle tragédie.  «Une autre noyade dans une piscine…» Et, immanquablement, on enchaîne avec le même reportage, sensiblement les mêmes images… et, surtout, les mêmes maudits commentaires de voisins, de mononcles ou de tout autre individu qui profite d’un événement du genre pour «passer à TV»…

Je me demande franchement pourquoi les gens se pitchent ainsi sur les kodaks pour avoir droit à leurs
15 minutes de célébrité. Un humain vient de mourir, n’y aurait-il pas lieu d’observer la moindre réserve? Me semble qu’il y a autre chose à faire dans ces moments-là. Genre se taire et s’occuper des parents des victimes…

Avec la banalisation de l’espace télévisuel (YouTube, la multiplication des canaux, les informations qui sont diffusées en continu 24 heures sur 24 et tout le reste…), j’avais cru que d’être vu à la TV n’aurait plus jamais le même attrait pour personne. Qu’est-ce que je m’étais trompé! S’il y a une chose, il me semble que c’est rendu pire. Du moment qu’il se passe quelque chose, il y en a toujours un qui sort de sa tanière pour donner sa version des faits, aussi banale et inintéressante soit-elle…

Quand c’est pas pour se faire aller le clapet parce qu’un enfant s’est noyé, c’est pour raconter qu’on a entendu une voisine crier pendant une demi-heure parce que son conjoint la battait. Ou alors, pour confirmer qu’effectivement, il y avait souvent de la chicane là où s’est déroulé un drame familial qui s’est terminé dans un bain de sang. Toujours, il y a toujours quelqu’un pour livrer son témoignage. À qui l’erreur? Au reporter qui se fait écœurer par son chef de pupitre pour aller chercher ce type de propos sur le terrain, ou alors, à celui qui est incapable de résister à l’appel de la lentille? J’en sais rien. Et je n’ai pas besoin de le savoir pour être dérangé par le phénomène…

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Ça fait maintenant 15 ans que je possède des abonnements pour le football des Alouettes au stade Percival-Molson. J’ai donc vécu les années jovialistes de Larry Smith où on nous bourrait allègrement de fausses annonces de salles combles. Avec l’agrandissement de la place il y a deux ans, plus moyen de mentir, les bancs vides se comptent maintenant par centaines, certains soirs par milliers. Ça contribue évidemment à cette ambiance plate qui semble se visser pour de bon dans les gradins. Cette saison, c’est encore pire que l’an passé. Va falloir y voir. En commençant peut-être par mettre un peu d’ordre dans ce que les haut-parleurs crachent. Moi, quand j’entends l’annonceur, le suave Jacques Moreau, qui se fait enterrer par le très subtil cri de ralliement «MAKE SOME NOISE!», je crains toujours pour mon état cardiaque. À mon âge, il suffit parfois de si peu…

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