Des caribous menacés par des loups seront déplacés
Des caribous menacés d’extinction sur une île du lac Supérieur seront transportés en hélicoptère vers un autre endroit au début de l’année prochaine dans le cadre d’un effort de la part du gouvernement ontarien pour arracher les animaux des griffes d’une meute de loups.
Cette opération complexe a été annoncée par le ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario jeudi. Ce dernier a précisé que les bêtes de l’île de Michipicoten se joindraient à une autre harde sur l’une des îles Slate, aussi situées sur le lac Supérieur, où ils pourront se promener librement, loin de tout prédateur.
Les problèmes des caribous de l’île Michipicoten ont commencé à l’hiver 2013 lorsqu’un pont de glace s’est formé et a permis à quelques loups de parcourir les 16 kilomètres séparant la terre ferme de l’île du nord-ouest de l’Ontario, a expliqué Jolanta Kowalski, une porte-parole du Ministère.
Elle a ajouté que le pont de glace s’était de nouveau formé l’hiver suivant, un phénomène tout de même considéré comme étant rare.
Depuis, les loups massacrent systématiquement les caribous, au point où le ministère craint que la harde entière ne disparaisse.
Selon Mme Kowalski, le nombre de caribous sur l’île de Michipicoten a chuté de manière importante, ce qui inquiète le ministère.
Une étude réalisée en 2011 montre que l’île comptait à l’époque 680 caribous. L’an dernier, il n’en restait plus que 120, plus une dizaine de loups.
«Nous transporterons une portion appropriée de la population de caribous vers les îles Slate afin d’assurer la viabilité de cette espèce importante sur une île sans prédateurs», a indiqué la ministre ontarienne des Richesses naturelles et des Forêts, Kathryn McGarry, dans un communiqué.
D’une certaine manière, ce sera un retour aux sources pour ces caribous. En 1982, le ministère avait transporté huit caribous depuis les îles Slate vers l’île de Michipicoten où ils s’étaient rapidement multipliés, une initiative qui a longtemps été considérée comme une réussite, a affirmé Jolanta Kowalski.
Des documents historiques mentionnent la présence de caribous sur l’île de Michipicoten au début des années 1800. Leur population a toutefois été décimée en moins de 50 ans en raison de la chasse.
Le Ministère travaille de concert avec la Première Nation Michipicoten pour mener à bien son projet.
«Nous espérons que le déplacement se passera bien et que la population survivra, a noté Mme Kowalski. C’est sa meilleure chance.»