Harcèlement à la GRC: des dizaines de plaignantes
VANCOUVER – Plus de 200 policières et retraitées de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) seraient prêtes à s’inscrire à un recours collectif visant à mettre au jour le harcèlement dont seraient victimes les femmes au sein de la police fédérale.
La demande d’intenter ce recours collectif, déposée par l’agente Janet Merlo, sera entendue par la Cour suprême de la Colombie-Britannique à compter de jeudi.
Les avocats de Mme Merlo, qui a travaillé à la GRC pendant 19 ans, s’attendaient à ce que des dizaines d’autres femmes se manifestent après que leur cliente eut déposé sa requête, en mars dernier. Ce sont finalement plus de 200 femmes qui ont pris contact avec le cabinet d’avocats pour s’inscrire à l’éventuel recours collectif, a soutenu Me Jason Murray.
«Il s’agit d’un nombre important. Cela nous indique qu’il existe, selon ces gens, un problème significatif au sein de la GRC en ce qui concerne la façon dont les femmes sont traitées», a dit Me Murray lors d’une entrevue.
D’autres personnes devraient d’ailleurs se joindre au recours collectif.
«Nous recevons des messages d’autres femmes qui sont soit présentement des membres de la GRC, ou qui ont pris leur retraite ou quitté la police fédérale par d’autres moyens», a précisé l’avocat.
L’avocat a indiqué que les allégations vont du sexisme dans l’attribution des promotions jusqu’à des accusations d’agression sexuelle, et qu’elles proviennent des quatre coins du Canada.
La poursuite de l’agente Merlo est l’une des nombreuses actions judiciaires intentées contre la police fédérale par des femmes qui affirment avoir vécu de l’abus et du harcèlement au sein de la GRC. Selon Mme Merlo, elle aurait été victime de harcèlement et d’agressions verbales pendant sa carrière qui a débuté en mars 1991 et a pris fin en mars 2010.
Des documents déposés en cour révèlent que Mme Merlo a quitté la GRC en 2010 alors qu’elle souffrait de dépression et du syndrome de stress post-traumatique.
Dans une affaire séparée, la caporale Catherine Galliford poursuit la GRC pour trouble de stress post-traumatique, causé, selon elle, par le harcèlement dont elle a été victime pendant deux décennies. Elle affirme avoir été agressée sexuellement, harcelée et intimidée pendant une carrière au cours de laquelle elle a été le visage public de l’enquête sur l’attentat d’Air India et celui de la force opérationnelle qui a arrêté le tueur en série Robert Pickton.
Le gouvernement fédéral, qui représente la GRC, a nié toutes les allégations de Mme Galliford, mais la série d’allégations présentées depuis que Mme Galliford a présenté son cas l’automne dernier a forcé la GRC à annoncer plus tôt cette année qu’elle formerait 100 agents pour enquêter sur les plaintes de harcèlement sexuel à l’interne.