Léo en la demeure
Même si tout le monde s’en doutait, la décision de Léo Bureau-Blouin de se lancer en politique active m’a quand même un peu étonné. Moi, à sa place, j’aurais attendu encore quelques années avant de faire le saut. Sauf que lui n’est pas moi. Alors, tant mieux s’il se sent déjà prêt à mettre à contribution ses talents d’orateur et de rassembleur. On lui souhaite la meilleure des chances parce qu’il en aura besoin.
Ce qui m’inquiète pour Léo Bureau-Blouin, ce n’est pas ce qu’il fera au Parti québécois. Ce que je crains, c’est bien plus ce que fera le PQ avec Léo Bureau-Blouin. J’espère premièrement qu’on ne s’en servira pas uniquement comme breloque pour se montrer vachement cool auprès de l’électorat jeunesse. Ça serait honteux.
Je souhaite également que les militants du parti, ceux qu’on surnomme «les purs et durs», lui laissent suffisamment d’espace sur la tribune pour qu’il puisse s’exprimer en toute liberté. La base du PQ a ceci de particulier qu’elle ne s’est pas beaucoup renouvelée au fil des ans. En langage plus cru, le Parti québécois est un parti qui a mal vieilli. Congrès après congrès, c’est à peu près toujours le même groupe de têtes grises et de vestons de tweed qui se fait aller le clapet et qui fait des coups d’éclat. De jeunes enthousiastes d’il y a 40 ans, certains sont devenus de vieux «bockés» enracinés. Plusieurs d’entre eux semblent croire qu’ils font toujours partie de l’aile jeunesse. C’est à la fois touchant et pathétique…
L’arrivée de Léo Bureau-Blouin doit absolument être bien davantage qu’un coup de pub pour le Parti québécois. On dit que la valeur n’attend point le nombre des années. Encore faut-il la reconnaître quand elle se pointe…
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Le jour où on apprenait la candidature de Léo Bureau-Blouin, la Coalition Avenir Québec nous annonçait celle de Stéphane Le Bouyonnec dans La Prairie, un comté de la Rive-Sud de Montréal. La feuille de route du monsieur impressionne, pas de doute là-dessus.
En la relisant, je me suis souvenu de cet ex-leader de l’association étudiante du collège de Maisonneuve. Un gars à la mine pas particulièrement sympathique et franchement concentré sur l’atteinte de ses objectifs personnels. Bon, je sais, il serait trop simple de se limiter à un souvenir qui remonte à quelque 30 ans. Simple et injuste même. C’est bien connu, tout le monde change. Monsieur Le Bouyonnec en est d’ailleurs la preuve vivante, puisqu’il a lui-même beaucoup changé au fil des ans.
Il a surtout souvent changé d’adresse politique. En allant, selon la mouvance du moment j’imagine, du PQ au Bloc québécois, du Bloc à l’ADQ, tout en se gardant du temps pour œuvrer dans plusieurs gros postes de direction (Lavalin, Secor, etc.). Je le répète, le CV donne le vertige.
En fait, on n’a oublié qu’un détail dans l’enfilade de belles réalisations du nouveau candidat de la CAQ. On a en effet omis de rappeler que Monsieur Le Bouyonnec était à la tête du Centre Métaforia. Vous savez, la patente de la rue Sainte-Catherine qui a fait patate en un rien de temps et dans laquelle la Société générale de financement (SFG) avait englouti la somme de 12 millions de dollars au début des années 2000. J’imagine que l’équipe des communications de la CAQ a considéré que cet épisode mineur ne valait pas la peine de figurer au palmarès du nouveau candidat.
Si c’est le cas, je m’excuse de l’avoir ainsi évoqué…
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C’est en plongeon synchronisé que le Canada a remporté dimanche sa première médaille des Jeux olympiques de Londres. Bravo! Maintenant, dites-moi, c’est quand la finale du 100 m synchronisé en athlétisme?
Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.