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«Liaison maître-élève»: Concordia fixe des limites

L'Université Concordia Photo: Mario Beauregard/Métro

MONTRÉAL — L’Université Concordia se dote d’une politique pour préciser les limites dans les rapports entre membres du personnel et étudiants.

L’université montréalaise précise d’abord qu’elle «décourage le plus vigoureusement qui soit toute relation consensuelle romantique ou sexuelle entre les enseignants et leurs étudiants». Mais si une telle liaison devait se nouer, l’établissement exige que l’enseignant la divulgue par écrit à l’administration, et qu’il se retire complètement de toutes fonctions professionnelles liées à son partenaire.

L’enseignant qui omettrait de divulguer un conflit d’intérêts «réel ou apparent» commettrait une infraction au code d’éthique de l’université, et pourrait subir des mesures disciplinaires.

Ces nouvelles directives, publiées vendredi, ont été élaborées à la suite du rapport d’un groupe d’étude sur les politiques traitant d’agressions sexuelles, mis sur pied à la fin de 2014.

Plus récemment, l’établissement a été éclaboussé par des allégations d’inconduite sexuelle au programme de création littéraire du département d’études anglaises.

Concordia prévoyait déjà mettre à jour son Code d’éthique depuis que le gouvernement du Québec a déposé un projet de loi pour obliger les universités à revoir leurs politiques afin de prévenir les violences à caractère sexuel. Cette loi, adoptée en décembre, oblige notamment les universités à élaborer des directives précises pour encadrer justement les liaisons entre étudiants et enseignants.

«Étant donné l’inégalité du pouvoir qui existe dans le milieu de l’enseignement supérieur (…) les relations de ce type constituent à tout le moins un conflit d’intérêts réel ou apparent et devraient être évitées», écrit le vice-recteur exécutif aux affaires académiques, Graham Carr, dans un message à la communauté universitaire.

Certains suggéraient d’interdire purement et simplement ces liaisons — dangereuses, mais entre adultes consentants — et M. Carr a admis que l’Université Concordia y avait songé, avant d’abandonner l’idée pour des raisons juridiques. «En fait, d’après ce que nous en savons, le gouvernement du Québec a aussi examiné cette question précise au moment d’élaborer le projet de loi 151 et en est arrivé à la même conclusion», soutient le vice-recteur Carr.

À la suite des allégations au programme de création littéraire, deux enseignants ont été écartés de leurs groupes d’étudiants. Lorsque ces allégations ont été publiées dans les médias sociaux, le recteur de l’université, Alan Shepard, a demandé début janvier une enquête interne au département d’études anglaises, mais aussi «un vaste examen du climat actuel dans tous les secteurs» de l’université.

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