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Manon Massé candidate au poste de première ministre

MONTRÉAL — Revirement à Québec solidaire, alors que la formation politique annonce que c’est Manon Massé qui participera au débat des chefs en vue de l’élection du 1er octobre prochain et qui sera la candidate au poste de première ministre advenant l’élection d’un gouvernement dirigé par Québec solidaire.

L’annonce en a été faite lundi matin à l’Université du Québec à Montréal, en présence du député de Gouin et coporte-parole du parti, Gabriel Nadeau-Dubois.

Or, ce dernier avait affirmé en entrevue avec La Presse canadienne en juin dernier qu’il était prêt à assumer le rôle de candidat au poste de premier ministre et qu’il ne reculerait pas si les membres du parti le lui demandaient.

«C’est sûr que je vais y aller», avait-il alors affirmé.

Lundi matin, il a plutôt affirmé qu’après mûre réflexion, Manon Massé était la personne la mieux désignée pour «incarner la différence» de Québec solidaire.

«Nous ne ressemblons à aucun autre parti politique», a-t-il déclaré devant les journalistes et un petit groupe de militants, ajoutant que le parti avait besoin d’une «voix issue du peuple, une voix d’expérience», en l’occurrence celle de Manon Massé.

Figure polarisante, s’il en est, l’ex-leader étudiant n’a pas caché qu’il avait fait un calcul politique et, prenant la parole à son tour, Manon Massé a reconnu que la décision n’avait pas été prise à la légère.

«Ça m’a pris un certain temps avant de comprendre que ma force, c’est ma différence», a-t-elle affirmé.

«Je ne « fitte » pas dans le moule et c’est parfait: j’en suis très fière», a déclaré la députée de Sainte-Marie-Saint-Jacques.

Elle n’a cependant pas hésité à avertir ses adversaires masculins de bien se tenir, notamment en vue d’un éventuel débat des chefs. «La petite fille de Windsor, elle va brasser la cage», a-t-elle laissé tomber sous les applaudissements des militants.

Elle a désigné Gabriel Nadeau-Dubois comme «architecte du mouvement» et «organisateur en chef» sur le terrain, l’ancien leader étudiant promettant de son côté de porter le message de Québec solidaire partout au Québec dans l’espoir d’élargir les assises de la formation politique de gauche en dehors de l’île de Montréal, ce qui représente toujours le défi le plus important du parti.

Manon Massé a affirmé qu’il «y a une urgence d’agir» devant le «déclin tranquille du Québec».

Reprochant au gouvernement libéral d’en donner «beaucoup trop aux gens qui en ont déjà beaucoup» tout en coupant à «ceux qui n’en ont pas assez», Mme Massé a promis que le premier ministre Philippe Couillard serait «le dernier héritier de cette dynastie».

L’aspirante première ministre a également remis en question l’ensemble du système politique en place, affirmant qu’il «sert la classe politique et sert la classe économique».

Ce système, selon elle, «a rendu tout le monde malade dans le système de santé», «fait tout pour faire oublier les inconduites fiscales ou sexuelles», cède les ressources naturelles «au premier venu et surtout pas très cher», «laisse nos écoles tomber en ruine» et «a l’odieux de couper les plus pauvres (…) à l’aide sociale».

Le choix de Mme Massé doit être entériné par les membres de Québec solidaire lors d’un conseil national en mai prochain, mais il s’agira d’une formalité puisqu’elle sera l’unique candidate.

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